Carte fidélité
Mollat Radio
Suggestions de mots clés
Suggestions de contenus éditoriaux
Chargement...
Suggestions littéraires
Chargement...
Un coup de coeur de Sylvain
« Tout en parlant, Kevin caresse de façon machinale l’anse de son mug, formée de deux cercles de taille inégale. Soudain, ce que je redoute de façon confuse se produit : son annulaire se coince dans le cercle le plus étroit. Je pense d’abord qu’il agit de façon intentionnelle, mais ce n’est pas le cas. Son doigt est bel bien coincé. Il continue cependant de dispenser ses conseils comme si de rien n’était : oui, répète-t-il, il me faudra éviter les fluctuations émotionnelles, et surtout garder le contrôle, pour conserver mon acuité. Il tente d’extirper son doigt de l’anse, mais en vain. [...] Lorsque des événements minuscules, mais dotés d’une charge d’absurdité suffisante, contrecarrent les projets les plus notables, ils prennent immanquablement le pas sur eux. »
Printemps 2020, Éric, anthropologue résidant en périphérie bordelaise, est désoeuvré. Son épouse, proie d’angoisses, lui impose une quatorzaine drastique.
Il rencontre alors par hasard Kevin, un ami de jeunesse qu’il avait perdu de vue.
Kevin est survivaliste, et voue intégralement son existence à se préparer à une fin du monde imminente. Cette rencontre va permettre à Éric de s’échapper de la « dictature sanitaire domestique » imposée par sa femme, en allant rendre visite à son ami dans sa B.A.D. (base autonome durable), par curiosité et pour essayer de comprendre ce qui le sépare de Kevin. Si, par l’analyse du langage (thème récurrent dans l’œuvre d’Éric Chauvier), il dissèque les impasses du survivalisme, il va peu à peu se prendre au jeu en apprenant à chasser, fabriquer un arc et en écoutant les théories de Kevin — des plus sensées aux plus absurdes : rejet de la vie urbaine, effondrement et… cannibalisme.
Jouant avec les codes de la dystopie, Éric Chauvier livre une satire hilarante sur notre temps définitivement malade.