Un coup de coeur de Léa
En février 2012, Cornelius Gurlitt entend frapper à la porte de son domicile. Après un contrôle de douane ayant mené à l’ouverture d’une enquête un an et demi plus tôt, la police vient d’arriver pour effectuer une perquisition dans son appartement munichois. L’intervention mène à une extraordinaire découverte : dissimulées derrière les étagères d’un réduit se trouvent plusieurs centaines de chefs-d'œuvres que l’on croyait disparus depuis au moins soixante-dix ans, soit l'époque sombre de la seconde guerre mondiale.
Dans ce livre, illustré par l’autrice Laureline Mattiussi, Dimitri Delmas remonte aux racines de cet épisode, afin d’expliquer comment cette collection a pu être constituée. Ce récit historique, très abordable pour les non initiés, raconte d’abord l’histoire de la famille de Cornelius Gurlitt et notamment celle de son père, Hildebrand Gurlitt, marchand d’art. Figure ambivalente, partisan d’Hitler, c’est lui qui acquiert plus de trois cent tableaux à vil prix dans le cadre de sa collaboration avec le régime.
La description de ces spoliations est un prétexte pour nous replonger dans le contexte artistique allemand et européen de la période. En passant par l’émergence du mouvement Dada, jusqu’à la montée d’Hitler au pouvoir et au succès des théories sur un art dit “dégénéré”, l’auteur redessine, à l’appui d'archives et de reproductions, le panel de discours qui structure une partie de l’histoire de l’art du XXe siècle. Passionnant et instructif !