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L'oeuvre de Christopher Nolan : les théorèmes de l'illusion

Auteur : Guillaume Labrude

Un coup de coeur de Quentin

Voyagez dans le cinéma de Christopher Nolan et découvrez son pouvoir de manipulation frôlant la maestria !

Le cinéma est un art de l’illusion, du subterfuge, et l’un des cinéastes l’ayant le mieux compris est sans aucun doute Christopher Nolan.

Cinéaste optant pour l’intervention fréquente du fantastique et du scientifique dans le réel, Nolan s’est imposé en quelques années comme un véritable magicien de la pellicule. 

Retour sur quelques-uns des travaux les plus fameux du cinéaste et sur son obsession pour le réel et sa manipulation.

Son premier tour de force comme manipulateur de la vérité se manifeste en 2000 avec la sortie de Memento.

Véritable ovni filmique à la narration particulière, dans
Memento nous suivons le personnage de Leonard Shelby (interprété par Guy Pearce), un homme incapable de se fabriquer de nouveaux souvenirs suite à un choc à la tête survenu le soir de l’assassinat de sa femme.
Le métrage est construit à l’envers, la dernière scène du film étant la première dans la chronologie des événements, et nous montre que Shelby s’est déjà venger du meurtre de son épouse mais, comme toutes les péripéties qu’il aura traversé le long du film, l’a subitemment oublié.
Véritable labyrinthe mémoriel imprimé sur pellicule,
Memento se démarque des autres thrillers psychologiques de l’époque de part sa construction fragmentée et son double sens de lecture littérale qui nous présente Leonard Shelby comme, d’une première part, un homme blessé avide de réponse et de vengeance et ensuite comme un assassin malade oubliant chacun des pas faits l’ayant amené à la vérité.


En 2005 Christopher Nolan assène un coup de poing magistral à l’industrie du blockbuster super-héroïque avec
Batman Begins.

Relecture magistrale de la légende du Batman, le film se présente comme une origin-story du chevalier noir.
En plus d’être une relecture parfaite du mythe du chevalier noir (le batsuit, la poursuite en batmobile, les idées que véhicule le Batman…), Batman Begins s’inscrit également dans la démarche de Nolan de faire du réel une source de tromperie et d’illusion. Le gaz de l’épouvantail manipule la réalité de ses victimes, Henri Ducard trompe son monde en dissimulant sa réelle identité tout comme Bruce Wayne (souvenons nous de la phrase prononcée par Ra’s Al Ghul “Un homme qui passe ses nuits à arpenter les toits de Gotham me reprocherait-il une double identité ?”).
Même en se frottant au monde du comics, Nolan arrive à distiller son obsession pour le réel dans ce qui est encore aujourd’hui l’un des tout meilleurs films de super-héros jamais réalisé.

En 2006, Nolan effectue une courte pause avec Le Batman pour se consacrer à Le Prestige, film se concentrant sur la rivalité qui oppose deux magiciens à la fin du XIXème siècle.

Christian “Batman” Bale et Hugh “Wolverine” Jackman incarnent respectivement Alfred Borden et Robert Angier. Les deux hommes, autrefois amis, sont en compétition pour réussir le tour de magie parfait, celui de l’homme transporté. Manipulant la réalité grâce à la science, toute l’intrigue du film tourne autour de la découverte d’une vérité dépassant les frontières du réel (Fox Mulder aurait été fier). 


En 2010 le réalisateur signe ce qui est sans doute son chef d'œuvre avec Inception.

Dom Cobb (Leonardo DiCaprio) est un cambrioleur d’un nouveau genre. A la solde de grandes compagnies, il pratique l’espionnage industriel à l’aide d’une “dream machine” lui permettant alors de se connecter au subconscient de ses cibles pour subtiliser certains secrets. Accusé du meurtre de sa femme, Cobb se voit proposer un ultime casse pour ainsi pouvoir laver son nom et rentrer auprès de ses enfants. Pour monsieur Saito (l’immense Ken Watanabe), Dom doit distiller dans l’esprit de Robert Fisher l’idée de démanteler l’empire industriel de son père pour ainsi laisser le champ libre à la société de Saito.
Le rêve et le subconscient sont les terrains de jeu de Cobb et de son équipe de voleurs de haut vol.
Manipulation de la vérité, des souvenirs et des rêves,
Inception est un travail sur la perception du monde qui nous entoure, que nous fantasmons ou que nous imaginons. Thriller d’action et d’espionnage à plusieurs niveaux de lecture, le film, en plus d’être une belle fable sur le rêve et ces conséquences, est une prouesse de mise en scène assez folle qui retourne notre immaginaire de cinéphile (la scène du combat en gravité zéro avec Arthur courant sur les murs, le château enneigé et la course-poursuite en moto-neige, l’effondrement du rêve en guise d’introduction rythmé par le score “Dream is collapsing” de Hans Zimmer)


Et en 2020, Christopher Nolan livre au public son travail le plus décrié mais également son plus complexe avec l’injustement boudé Tenet.

Dans un futur proche, le protagoniste (John David Washington) allié à un agent de l’organisation Tenet (Robert Pattinson parfait comme à son habitude) doit contrer une menace pouvant mener le monde à une troisième guerre mondiale. Dans sa quête pour la vérité il devra faire face à un trafiquant d'armes faisant commerce dans les munitions inversées. Dans le long métrage, le temps et sa manipulation sont des constantes importantes, les personnages pouvant s’inverser et revivre des événements passés en marche arrière.
Christopher Nolan livre ici un travail dantesque sur ce qu’est la réalité d’un certain laps de temps, l’intervention dans le temps passé mais aussi l'incursion du futur dans notre présent ou notre passé en vue de prévenir d’attaques. Thriller d’espionnage temporel,
Tenet est un pur divertissement rempli à rabord d’idées intelligentes et neuves dans le paysage cinématographique actuel.


Au travers de quelques exemples, nous ne pouvons que vous encourager à découvrir plus amplement la filmographie de Christopher Nolan grâce à l’ouvrage L'œuvre de Christopher Nolan : les théorèmes de l’illusion. Véritable magicien de la pellicule, il insuffle à ses films un véritable questionnement sur le réel et sa manipulation. 

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Résumé

Analyse de la carrière du réalisateur et de ses films à partir de leur scénario et de leur esthétique. Conciliant le fantastique et le scientifique, le cinéma de C. Nolan traduit une volonté de conférer une identité artistique et intellectuelle aux blockbusters hollywoodiens. L'auteur s'attache à dévoiler la personnalité d'un cinéaste qui s'exprime peu dans les médias en dehors de ses films. ©Electre 2024

S'il y a un cinéaste dont on ne peut s'empêcher de parler, en bien comme en mal, depuis presque vingt ans, c'est bien Christopher Nolan. Ses visions conciliant le fantastique et le scientifique, ses collaborations avec des acteurs de renom et sa volonté de conférer une identité artistique et intellectuelle aux blockbusters hollywoodiens ont fait de lui un réalisateur incontournable. Pourtant, Nolan demeure un individu secret, n'exprimant que peu ses passions en dehors de ses longs-métrages.

Dans cet ouvrage, le docteur en études culturelles Guillaume Labrude part à la découverte de l'homme derrière l'oeuvre, en retraçant son parcours et en décortiquant ses films. De son rapport au temps et à l'espace à sa volonté de rendre hommage au cinéma qui l'a forgé, en passant bien sûr par sa relation particulière avec Hollywood et sa capacité d'adaptation, tous les éléments propres au réalisateur sont ici révélés.

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Fiche Technique

Paru le : 17/02/2022

Thématique : Monographies de cinéaste

Auteur(s) : Auteur : Guillaume Labrude

Éditeur(s) : Third éditions

Collection(s) : Cinéma

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-37784-208-7

EAN13 : 9782377842087

Reliure : Cartonné

Pages : 275

Hauteur: 25.0 cm / Largeur 17.0 cm


Épaisseur: 2.6 cm

Poids: 812 g