Un coup de coeur de Anthony G.
C’est, entre autres, à partir de ce constat-là que Bertrand Louart délivre une critique du capitalisme industriel et de la technoscience juste, concise et érudite. En prenant appui sur Illich, Mumford, Thoreau, Arendt, Polanyi ou encore Orwell (pour les plus connus), l’auteur met en mots une insatisfaction de plus en plus généralisée vis-à-vis des injustices et des ravages du système technicien.
Loin de s’arrêter à la simple déploration, le menuisier-philosophe montre la voie et propose, en guise de possible solution, un concept : la réappropriation. Face à la dépossession générale et caractéristique de la civilisation industrielle, il s’agit là de regagner en autonomie en se réappropriant savoir-faire, subsistance et habitat. Un programme certes probablement plus facile à promouvoir qu’à appliquer, mais, face aux catastrophes écologiques qui menacent :
« L’alternative n’est pas à imaginer pour demain, mais au contraire à mettre en forme aujourd’hui. (…) Il ne s’agit plus de préparer un avenir meilleur, mais de vivre autrement le présent. (…) La manière de vivre le présent peut fort bien déterminer l’avenir. »