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Expérience et pensée : Saint-Simon, saint-simoniennes, saint-simonisme : naître à des liens menacés de silence

Auteur : Christiane Veauvy


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Résumé

Une étude sur le saint-simonisme et son héritage, en France, en particulier en Provence, ainsi qu'en Egypte. La sociologue met l'accent sur le rôle des femmes dans la diffusion, l'approfondissement et la mise en pratique de cette pensée visant une réorganisation sociale de grande ampleur, aussi bien dans l'administration des choses que dans le gouvernement des êtres humains. ©Electre 2024

Chez Saint-Simon, la substitution d'une réorganisation sociale et d'un autre rapport à la nature à l'exploitation de l'homme par l'homme, de l'administration des choses au gouvernement des hommes, entre autres, ont pris corps théoriquement en partant de l'expérience plutôt que de « raisonnements a priori » (Le Producteur, oct. 1825 - oct. 1826). De la lecture de ses OEuvres éditées pour la première fois en 2012 en OEuvres complètes émergent des liens entre action et pensée, corps et esprit. Le saint-simonisme (1825-1835) apparaît, au lendemain de la Révolution de Juillet, comme un « espace-temps » élargi aux prolétaires et aux femmes attirés par cette « nouvelle et puissante doctrine », prêts à s'impliquer dans la pratique de ces liens et les discussions dramatiques entre les deux « Pères », Bazard et Enfantin (sur la « question de la femme », les rapports internes et externes - silence sur les émeutes des canuts lyonnais). Saint-Simon et le saint-simonisme ont été /sont des « passe-frontières » entre les sexes, les cultures, les états (réciprocité des échanges avec la Toscane pré-unitaire et l'Allemagne des intellectuels post-hégeliens).

À la promesse « d'être sincères en tout », véritable leitmotiv du saint-simonisme, les « prolétaires saint-simoniennes » ont répondu en créant un mouvement autonome où vivre leur désir de ne pas séparer coeur, corps et esprit, « dans la foi religieuse qui nous donne la force de vaincre » (La femme libre, 1832) ; par la création de cette forme sociale-politique et l'audace de leur pensée, elles ont précédé les hommes ; leurs écrits et ceux de leurs proches (Cl. Démar, S. Voilquin) nous bouleversent encore. Des formes de créativité étonnamment populaires sont nées en Provence sur les décombres de la société d'ordre, telles les chansons provençales de V. Gelu à Marseille (1837-1855) et ses « Notes biographiques » écrites en français (rééditées en partie à la fin XXe siècle), tel Le marquis des Saffras, roman du saint-simonien J. de la Madelène (1849) réédité plusieurs fois.

Femmes et hommes se réfèrant au « vrai », chez lesquels la totalité de l'être est engagée dans le sillage de Saint-Simon, n'inventent-ils pas le politique moderne à l'encontre des codes et des chartes fustigés par Cl. Démar (1833) ? Le saint-simonisme n'a-t-il pas été la matrice de la sociologie avec la découverte du rapport à l'autre, dégagée du moralisme étouffant du XIXe siècle (S. Zweig), peut-être articulée à la naissance du féminisme ? N'a-t-il pas généré une nouvelle manière de penser que la IIIe République aurait tenté d'annihiler (imposition du positivisme comme philosophie centrale) et les prémices de la découverte freudienne ?

Fiche Technique

Paru le : 07/10/2022

Thématique : Textes des Philosophes

Auteur(s) : Auteur : Christiane Veauvy

Éditeur(s) : Geuthner

Collection(s) : Non précisé.

Contributeur(s) : Préfacier : Michelle Perrot

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-7053-4102-2

EAN13 : 9782705341022

Reliure : Broché

Pages : 579

Hauteur: 25.0 cm / Largeur 16.0 cm


Épaisseur: 3.0 cm

Poids: 0 g