Un coup de coeur de Isabelle P.
Le livre de l’artiste américaine Kendra Greene se présente comme une véritable balade dans ce pays qui détient le record de musées par habitant: 265 musées pour 330 000 âmes vivant sur ce territoire aux portes du Groënland qui s’étend sur 500 km de large et 300 km de long. Il faut dire que les islandais aiment collectionner et toute collection peut faire l’objet d’un musée, chez soi ou dans un lieu dédié. Aussi découvre-t-on un musée des phallus d’animaux, des pierres remarquables, un musée en l’honneur des marins bretons de Pierre Loti ou encore des oiseaux empaillés. Il est même des musées introuvables! Qu’importe! A travers eux, ce que met en lumière Kendra Greene, ce sont les histoires des créateurs de ces musées et de tous ceux qu'ils embarquent avec eux dans ces aventures. Au fil des rencontres, de récits en anecdotes, on prend le poul des habitants, on ressent l’insularité de ce territoire, la profondeur des fjords, la minéralité du paysage, on perçoit surtout l’adéquation d’un peuple avec son milieu. On comprend qu’ici aussi, la mondialisation a insufflé sa marque, parfois en dépeuplant des villes que l’on prive de pêche mais aussi dans ces constructions culturelles que sont les musées ou les fêtes, qui sont autant d’occasion d’être ensemble et de faire vivre un certain état d’esprit islandais.
Les musées ne sont finalement qu’un joli prétexte pour partir à la découverte d’une population qui force l'admiration et l’imagination. Et si malgré votre périple vous ne voyez pas de baleine hormis celle qui orne si admirablement la couverture de votre livre, vous ne serez en aucun cas déçu car vous aurez rencontré bien plus: vous aurez emporté avec vous un peu de cet esprit islandais.