Le règne de Louis-Philippe marque l'avènement au pouvoir du capital financier et de la pensée libérale tandis que déclinent les tenants de l'Ancien Régime. Au cours de cette période, une troisième force émerge, portée par la classe ouvrière. Louis Blanc, journaliste, historien et militant socialiste, décrit les deux révoltes menées par les ouvriers lyonnais de l'industrie textile, en 1830 et 1834. ©Electre 2025

La révolte des Canuts

Entre passé et avenir

De 1841 à 1844, Louis Blanc - journaliste, historien, militant et théoricien du socialisme - s'attelle à rédiger l'une de ses oeuvres majeures, l'Histoire de 10 ans. L'objet qu'il s'assigne vise à montrer, dans cette période historique charnière pour la France (1830-1840), le sens de l'évolution des classes sociales et de leurs rapports entre elles. En effet, la révolution de Juillet qui éclate en 1830, consacre avec l'intronisation de Louis-Philippe, l'avènement au pouvoir du capital financier et de la pensée libérale, ainsi que le déclin progressif des tenants de l'Ancien régime et de la propriété foncière. Mais dans le même temps une troisième force sociale émerge irrésistiblement, façonnée par les besoins toujours plus gourmands du capital, de la petite à la grande industrie : la classe ouvrière et ses cohortes de prolétaire Trop récente, elle est orpheline de pensée propre qui représenterait ses intérêts et ne se met en mouvement que lorsque la faim et la misère lui deviennent insupportables.

Néanmoins, les révoltes de cette nouvelle classe prennent de telles dimensions qu'elles marquent un réel tournant historique, sans que personne n'en ait conscience. De son côté, avide de voir s'imposer la République, la bourgeoisie progressiste va tenter, selon l'expression de Balzac, de « s'emparer de l'émeute comme un insurgé s'empare d'un fusil ». Les résultats de tous ces épisodes sont dramatiques pour le peuple lyonnais. Cependant, les premières idées d'amélioration sociale, de communauté d'intérêts, d'émancipation de la femme, commencent à chercher un chemin à partir des interventions de Cabet, des campagnes des saint-simoniens, du prosélytisme des fouriéristes et de la révolte elle-même.

Dans les deux chapitres, trop peu souvent cités en référence, de son Histoire de 10 ans qu'il consacre aux révoltes des Canuts de 1831 et 1834, Louis Blanc revient en détails et de manière originale sur le récit de tous ces événements.

Un petit chapitre sur la révolution de 1848 à Lyon, termine le présent ouvrage afin d'offrir un panorama plus complet de ces soulèvements sociaux.