Découvrez le résumé de notre rencontre avec Natacha Chetcuti-Osorovitz
Dans cette interview, Natacha Chetcuti-Osorovitz présente son livre La pensée Wittig : une introduction dans lequel elle met en exergue Monique Wittig, une figure emblématique du mouvement féministe des années 70, reconnue pour son militantisme, ses écrits littéraires et ses contributions théoriques. L'autrice souligne l'importance de Monique Wittig dans la deuxième vague du féminisme et son implication dans des actions marquantes, telles que la manifestation féministe de 1970 en France. Monique Wittig a également été influencée par des collaborations avec des penseuses comme Christine Delphy et Colette Guillaumin, ce qui l'a menée à développer le courant du "féminisme matérialiste". Ce courant se distingue par sa volonté de comprendre l'oppression des femmes sans recours à des idées différentialistes, en se concentrant sur les structures sociales qui créent et maintiennent l'inégalité entre les sexes.
Monique Wittig a également exploré la langue comme outil d'oppression et de transformation. Convaincue que le langage a un effet concret sur la réalité sociale, elle s'est attachée à créer une écriture politique qui dépasse les catégories traditionnelles de genre et de sexe. Des concepts tels que l'appropriation privée et collective des femmes, et l'analyse de l'hétérosexualité comme régime politique, sont au cœur de son travail. Son œuvre littéraire, comme "Le Corps lesbien", introduit des innovations linguistiques pour exprimer des réalités souvent invisibilisées. Aujourd'hui, l'impact de Monique Wittig est reconnu dans les milieux féministes et académiques, notamment grâce à des mouvements comme #MeToo qui mettent en lumière les violences structurelles faites aux femmes, et par une reconnaissance croissante de l'importance de repenser les systèmes de pouvoir et de langage.