Quatrième de couverture
L'âme française et les universités nouvelles
« Comment donc se fait-il que la Science apparaisse aux Français sous un jour aussi faux ? Nous voilà arrivés à la question technique des Universités.
Comment ? C'est que l'enseignement supérieur qui est chargé d'élaborer la Science a été, chez nous, si mal constitué par le Premier Empire qu'il n'a pu donner que des produits incomplets ou faussés. D'un atelier défectueux, en dépit de la valeur des hommes, n'a pu sortir qu'une oeuvre défectueuse.
Un simple rapprochement : les Instituts d'Enseignement Supérieurs s'appellent, chez nous, Facultés, et partout ailleurs en Europe, Universités. Facultés et Universités ! Ce simple rapprochement des deux mots ne suffit-il pas à évoquer un pénible contraste : langueur et ferveur, stérilité et fécondité ?
Facultés et Universités ! En vérité le contraste est saisissant.
Mais d'où vient cette stérile langueur de nos Facultés en ce siècle ? Tout de suite, en deux mots, je réponds : la Science vit d'unité et de liberté...
Ce qui caractérise essentiellement les sciences, c'est qu'elles dépendent les unes des autres, et ne dépendent d'ailleurs de rien d'autre. Interdépendance étroite au-dedans, et indépendance absolue au-dehors : telle est rigoureusement leur nature, leur condition, leur loi.
Cette interdépendance des sciences est aujourd'hui un fait incontesté. Qui ne sait combien les sciences physiques (Facultés des sciences) agissent sur les sciences biologiques (Facultés de Médecine) ? Et les sciences morales (Facultés des Lettres) sur les sciences juridiques (Facultés de Droit) ?
En bloc, qui ne voit comment le grand groupe des sciences matérielles (Faculté des Sciences et Faculté de Médecine) et le grand groupe des Sciences spirituelles (Faculté de Lettres et Faculté de Droit) sont destinées à agir et réagir de plus en plus l'une sur l'autre et à se féconder réciproquement ? »
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