A l'occasion du soixantième anniversaire de l'ouverture au public du parc de Branféré, dans le Morbihan, A. Gonzague retrace l'histoire de ce lieu, pionnier du bien-être animal et de la protection de la biodiversité. Il s'intéresse notamment au parcours de Paul et Hélène Jourde, le couple à l'initiative du projet, qui y ont regroupé de nombreux oiseaux, grands herbivores et singes du monde entier. ©Electre 2025

Niché dans un magnifique écrin de verdure près du village du Guerno dans le Morbihan, le parc de Branféré est un enchantement pour les visiteurs. Dans les années 1930, Paul et Hélène Jourde, un couple peu commun uni par leur amour des animaux, assemblèrent une extraordinaire collection d'oiseaux, d'herbivores et de singes issus du monde entier. L'idée leur était venue lors d'un séjour en Inde, chez le maharajah de Kutch, où ils découvrirent un concept très novateur pour l'époque : celui d'une réserve où les animaux vivent en liberté et en harmonie. Voyageurs dans l'âme, pionniers de l'écologie, soucieux de respecter les rythmes et le bien-être de leurs pensionnaires, ils révolutionnèrent les pratiques zoologiques en recréant au sein du parc des biotopes préservés. Paul et Hélène, croisant engagement naturaliste et vision esthétique, ont souhaité que la beauté du parc - image du paradis qui fait écho à l'oeuvre picturale d'Hélène - soit porteuse d'un message de réconciliation entre l'homme et la nature.

À la fin des années 1980, les Jourde ont légué Branféré à la Fondation de France, qui poursuit et développe leur rêve écologique. Le parc est aujourd'hui une arche de Noé pour plus de quarante espèces en danger d'extinction. Branféré accompagne par ailleurs des projets de recherche scientifique internationaux et, depuis 2004, abrite l'École de la nature, un lieu de pédagogie unique en France qui transmet aux plus jeunes les messages de préservation et d'engagement qui étaient déjà ceux des fondateurs.

Un paradis en héritage, au service du vivant.

« Le but primordial de Branféré a toujours été de conserver, après les avoir acclimatés, et de voir se reproduire, les représentants d'espèces rares dans des conditions de liberté aussi totale que possible. »
Paul Jourde