Quatrième de couverture
Le livre de Patrick Saurin ne renvoie pas qu'à la mythologie, il parle aussi d'histoire et de politique, de la réalité historique d'une guerre d'extermination menée lors de la conquête du Mexique et du mystère de la vie après la mort qui se résume plus radicalement dans la question qu'y a-t-il après et qu'y avait-il avant.
Dans l'ancien Mexique, hormis quelques rares exceptions, le défunt n'accédait pas à un monde paradisiaque ; seuls les guerriers morts au combat ou sur la pierre du sacrifice et les femmes décédées en couches devenaient compagnons du Soleil. Les autres défunts descendaient dans l'inframonde, pour disparaître définitivement ou, selon d'autres croyances, continuer à vivre pour prendre en charge le soleil couchant. On comprend que l'empereur Motecuhzoma ait refusé de mourir, préférant former le projet de rejoindre avec ses serviteurs un endroit de vie éternelle, un lieu « réputé pour ses eaux très cristallines et claires, pour l'extrême abondance de toutes sortes de subsistances, ainsi que pour l'éclat de ses roses et de ses fleurs ». L'auteur révèle le rôle des fantasmes liés au monde intra-utérin dans la constitution des mythes, mais avant tout, il nous donne à penser le sens de ces derniers en les rattachant à la réalité historique. Il montre que par la fuite dans l'avant-vie utérine Motecuhzoma réagit en fait contre la dépression, cette mort apparente qui se présente comme une paralysie de la psyché, sommeil magique que décrivent les contes et qui vient punir l'héroine, ou bien comme le défi du vide tel que l'exhibe le patient, trou dans la tête, impossibilité de penser. C'est contre une telle paralysie que les mythes évoqués font appel aux ressources de la poésie et de la rêverie.
Un épilogue convie Victor Hugo, Roger Gilbert-Lecomte et Claude Louis-Combet, dont les oeuvres mettent à jour des résurgences de motifs originaires et régressifs retrouvés dans les récits des anciens Mexicains.
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