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Soft core

Auteur : Brittany Newell


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Résumé

A San Francisco, Ruth, 27 ans, traîne toujours dans la demeure victorienne de son ex-partenaire, Dino, où elle passe ses journées devant la télévision. La jeune femme commence à se produire dans un strip club sous le nom de Baby. Alors qu'elle voit enfin sa vie commencer dans les yeux des hommes qui la regardent, Dino disparaît. ©Electre 2025

Soft core

Jambes élancées. Cheveux châtain. Coeur malléable. À vingt-sept ans, Ruth vit toujours chez son ex-compagnon Dino, un dealeur fantaisiste avec un penchant pour la lingerie fine. Son quotidien ? Regarder la télévision et compter ses espoirs déçus.

Quand elle commence à se produire dans un strip-club, la jeune femme se change en Baby, une danseuse intrépide dont le physique quelconque attire les gros bras de la finance comme les zonards du coin. Plongée dans un monde de lap dances et de fantasmes opaques, sa vie semble enfin commencer - puis Dino disparaît, et sa dernière attache s'envole.

Strip-tease, BDSM : évocation suave des marges américaines et du travail du sexe, Soft Core pose la question de l'identité dans un monde toujours plus indéchiffrable. Comment être soi-même quand on n'est que le fantasme d'autrui ?

Mon regard s'est tout de suite porté sur ses longs cheveux blonds, luisants comme du beurre sur un toast. Elle se tenait debout, main sur la barre, les hanches en diagonale. Elle avait le regard inexpressif ; les lèvres, mi-closes. Elle n'ébauchait aucune figure de pole dance, observait à peine son public. Elle ne faisait ni l'allumeuse, ni la vamp, ni la prédatrice ; elle ne faisait pas la timide non plus, le bon vieux numéro de la petite candide aux genoux cagneux. Elle se déplaçait comme si elle était seule, en soutien-gorge de satin blanc et tanga assorti, fin collier d'or autour du cou orné d'un E en pendentif. Toute ma vie, j'avais jalousé les filles qui portaient de fins colliers d'or : elles avaient toujours tout pour elles, une beauté qui invite et n'effraie jamais. Je suis restée plantée sur place, en train de la contempler, aussi captivée qu'un client. Il y avait un soupçon d'arrogance adolescente dans ses mouvements, la conviction que la mort n'avait pas prise sur elle, rehaussée d'une grâce presque sophistiquée. Je l'imaginais très bien franchir la scène, un livre en équilibre sur la tête. Je l'imaginais très bien montrer ses seins au jardinier, juste pour rigoler. Elle était douce, mesquine, ensommeillée, grossière comme un diamant. Comme cet autocollant que j'avais posé sur mon calepin d'enfance : 90 % ange.

Elle agitait ses hanches en cercles paresseux, les yeux rivés au sol. Ses mamelons crème pointaient dans des directions opposées, un attribut que j'avais toujours trouvé sexy. Son piercing au nombril scintillait dans le faisceau des projecteurs ; de loin en loin, elle y touchait. Son front luisait de sueur. De là où je me tenais, près de la scène, je pouvais voir les vergetures argentées qui striaient ses fesses et ses cuisses. Allez savoir comment, elle avaient quelque chose de sexy aussi, comme des suçons d'extraterrestres.

Elle était si sérieusement, si totalement nubile qu'elle en faisait presque mal. Dans la salle, les hommes buvaient du petit-lait. Ce n'était pas du théâtre : c'était du réalisme pur. Nos clients aspiraient à ce qu'on leur refusait : une fille seule, indemne d'homme, une fille libre de leurs besoins et de leurs idées préconçues, de tout ce qu'ils projetteraient sur elle. Comme de la fumée, leurs désirs imprégnaient nos cheveux d'odeurs bizarres. Peut-être était-ce pour ça qu'ils adoraient les shows lesbiens. C'était un sujet de récriminations constantes, le veux de l'authentique ! geignaient-ils en renversant leur bière. Pas des salades ! T'es vraiment authentique ?Oh que oui, mentions-nous en secouant nos couettes. Bien sûr !

Tout en bougeant son corps de l'avant vers l'arrière, les seins pointés des deux côtés de la salle, elle a fait quelque chose qui m'a surprise : chanter sur la chanson, tout bas, en remuant à peine les lèvres. Loneliness is such a sad affair... C'est si triste, la solitude.

Fiche Technique

Paru le : 27/08/2025

Thématique : Littérature Anglo-Saxonne

Auteur(s) : Auteur : Brittany Newell

Éditeur(s) : Pauvert

Collection(s) : Domaine étranger

Contributeur(s) : Traducteur : Diniz Galhos

Série(s) : Non précisé.

ISBN : Non précisé.

EAN13 : 9782213731544

Reliure : Broché

Pages : 329

Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm


Épaisseur: 2.6 cm

Poids: 510 g