Un coup de coeur de Karine G.
Et voilà votre libraire happé, Grangé restant Grangé, même quand il décrit son enfance, sa famille, sa mère, ses grands-parents, faisant revivre la terreur d'un passé sous la coupe menaçante d'un père violent et imprévisible, car le diable dont il est question dans le titre, c'est lui, son géniteur, dont il porte le nom, comme une malédiction. Il décortique les mécanismes psychologiques de la peur, qu'il a fini par comprendre au fil du temps, le pourquoi de son attirance pour la noirceur humaine, et comment cela a inconsciemment façonné sa personnalité et impacté son écriture. "Il y a parfois un malentendu à propos de mes romans. Certains y voient une complaisance à l'égard de la violence, un goût morbide pour la cruauté. C'est tout le contraire. On écrit sur ce qui nous pose problème". Disséquant les scènes clés de sa vie, il dresse un portrait passionnant, lucide et saisissant, parsemé d'autodérision, de l'enfant qu'il était, de l'homme qu'il est devenu, de l'écrivain qu'il est. On le suit, tant dans ses méandres intérieurs que dans son parcours atypique, car étonnamment, cette autobiographie se dévore comme un polar !