Quatrième de couverture
En 1887, un médecin polonais, Ludwik-Lejzer Zamenhof, publie en russe une brochure présentant un projet de langue universelle. En 1905, se tient à Boulogne-sur-Mer la première réunion internationale de locuteurs de cette langue, réunissant plusieurs centaines de personnes. Aux devantures des boutiques, hôtels et restaurants, on peut lire : Oni parolas esperanton, « Ici on parle espéranto ». Va-t-on enfin, à la faveur de l'extraordinaire progrès des communications, des transports et des échanges internationaux, accéder à une langue qui leur donnera toute leur portée, et réconciliera ainsi les hommes entre eux par une totale compréhension mutuelle ? La Grande Guerre et la création de la Société des Nations en montrent la nécessité. De fait, l'édition, la presse, la traduction, mais aussi l'enseignement, le commerce, le tourisme s'ouvrent à l'espéranto - collections chez Hachette, brochures au Touring Club de France, revues diverses, catalogues de mode, traduction de Molière, de Chateaubriand et de Labiche, cours du soir en cités ouvrières... Tolstoï, Romain Rolland ou Einstein apportent leur caution à une démarche mondiale mobilisant des effectifs par dizaines de milliers. Des personnalités originales émergent, du général au militant syndicaliste, de l'homme d'Église au physicien réputé. Durant plusieurs décennies, le mouvement s'amplifie, non sans hésitations, querelles et scissions, avant de s'affaisser, mais sans pour autant disparaître.
C'est ce passionnant objet culturel, devenu un fait social, qu'explore cet ouvrage pionnier d'un très jeune et brillant chercheur, montrant comment une langue scientifiquement construite s'est développée en un mouvement collectif porteur d'espérance.
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