Cette pièce met en scène un jeune en décrochage scolaire, un professeur proche de la retraite et une mère bouleversée par le départ de sa fille, tous trois aux prises avec l'autorité. Ce texte est le fruit d'une réflexion commune entre la Compagnie du Campus et le Délégué général aux droits de l'enfant, autour de la question de l'autorité à l'école. ©Electre 2024

Berthier.- Ugo ! Tu ne veux plus de l'école ? Essaye l'ignorance, tu m'en diras des nouvelles. Si aujourd'hui des enfants vont à l'école c'est parce qu'hier des parents les ont sortis de l'usine ! Tu veux y retourner ? Nous sommes nombreux à nous battre pour un enseignement qui donne du sens. Et ce n'est pas un comportement d'imberbe qui va nous y aider.

Ugo.- Vous êtes un homme des cavernes ! Vous pensez que nous sommes encore des enfants ? Qu'il faut nous éduquer ? Oui maître ! Vous pensez que nous avons besoin de l'école pour apprendre ? Avec mon ordinateur, avec internet, j'ai le bout du monde au bout des doigts. L'école ça ne sert à rien. Enfin, si... (Il montre la carte d'absence.) à la discipline !

L'autorité a changé, s'exerce différemment, mais constitue toujours une facette indispensable de l'éducation. Le principe de l'obéissance indiscutable et la fixation de limites rigides sont progressivement remplacés par le dialogue, la négociation sans que l'on puisse dire que cette évolution soit défavorable au bien-être des enfants.

C'est à l'école que la crispation est la plus grande parce que le ratio « adultes-enfants » est moins favorable à l'expression et à la participation de chacun-e et parce que la transmission des connaissances et des savoirs constitue toujours le principal objectif. Résultat : de nombreuses incompréhensions, de multiples conflits émaillent le quotidien des écoles et complexifient la vie en commun entre ses murs.