Quatrième de couverture
Le nez de Balzac
Balzac est un écrivain dont les sens, constamment en éveil, nourrissent ses romans comme sa correspondance. De multiples odeurs émanent de son oeuvre, notamment de la Comédie humaine, mais aussi de son corps. Des plus suaves aux plus délétères, elles s'inscrivent dans un code olfactif qui institue une frontière à la fois morale, sociale et genrée entre les individus. À l'odeur de graillon de la pension tenue par Madame Vauquer dans Le Père Goriot, s'oppose le parfum embaumé de la chambre de Madame de Mortsauf, la bien nommée « lys dans la vallée », qui meurt en quasi-odeur de sainteté.
Agent de perception olfactive, le nez est également un impitoyable révélateur. Adepte de la physiognomonie de Lavater, Balzac fait de l'appendice nasal de ses personnages un indice irréfutable de leur nature profonde et de leur personnalité morale. Selon qu'il est camus, aquilin, droit, en trompette, etc., il révèle, trahit même, ce que son propriétaire ne peut cacher en termes de vice comme de vertu. L'anatomie nasale de Balzac n'est pas en reste : elle fait l'objet de nombreuses descriptions - dont la sienne - et de multiples représentations dans ses portraits dessinés ou caricaturés, peints ou sculptés.
À l'issue de cette étude, on propose un Odorama balzacien qui, en une quarantaine d'entrées, offre un panorama olfactif de l'oeuvre du romancier.
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