Quatrième de couverture
Installée au coeur d'un ancien golfe marin et toujours protégée par ses puissants remparts, l'ancienne place forte de Brouage est aujourd'hui un haut lieu du tourisme saintongeais. Née au XVIe siècle de la production et du commerce du sel, elle atteint son apogée au siècle suivant, avant d'initier un long déclin économique et démographique en raison de la crise salicole et du comblement progressif des salines.
Abandonnés, les marais salants se transforment en marais gâts, avec des eaux stagnantes qui favorisent l'apparition de « fièvres » mortifères. D'importants travaux sont menés au XIXe siècle pour assainir l'environnement et contribuer au renouveau de la cité.
Les sauniers, ces paysans de la mer, laissent peu à peu leur place aux éleveurs et aux conchyliculteurs, qui convertissent les marais en pâturages ou en claires ostréicoles, avant que la céréaliculture n'entre en scène et contribue elle aussi à remodeler le paysage. L'ouverture de la place forte aux « excursionnistes », venus découvrir « l'Aigues-Mortes de Saintonge » ou la « patrie » de l'explorateur Samuel de Champlain, donne également un nouveau souffle au commerce local.
Bénéficiant notamment d'un classement Natura 2000, les marais, avec leurs riches écosystèmes, s'offrent désormais à la visite. Mais ce sont des milieux fragiles qu'il convient de préserver avec la plus grande vigilance.
En voie de tertiarisation, le corps social connaît de profondes mutations depuis la fin du XIXe siècle, avec d'autres rapports aux marais. Cela n'est pas sans générer des conflits d'usages, parfois attisés par les politiques publiques.
Toute cette histoire a laissé des traces durables dans le paysage et dans les mémoires. Mais ces héritages patrimoniaux sont aujourd'hui menacés, tant par l'action anthropique que par les changements climatiques et la montée du niveau marin, avec un risque accru de submersion.
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