Quatrième de couverture
La publication du Journal de Jean Vallier, maître d'hôtel du roi, entreprise en 1902 par Henri Courteault et Pierre de Vaissière, était demeurée en sommeil depuis 1918. Après plus d'un siècle, deux volumes viennent la clore : ce tome V, consacré aux années 1654 et 1655, sera suivi du tome VI et dernier, contenant la période 1656-1657 avec l'introduction générale et l'index de l'ensemble.
La plume de Vallier offre un témoignage unique et d'une précision remarquable sur le temps de l'après-Fronde, qu'il s'agisse des questions politiques et religieuses qui agitent Paris, des menées du cardinal de Retz, de la stupéfiante abdication de Christine de Suède ou d'opérations militaires proches et lointaines. Ses « Remarques journallieres et veritables » sur tous les événements qu'il juge « bizarres et differendz », d'après des informations recueillies au plus près de la source, visent à une « simple narration des choses qui viennent à sa cognoissance ».
Si l'on peut y voir un texte proto-journalistique, l'auteur tient à se démarquer de la Gazette : loin de céder à la rumeur ou aux suppositions sur les ressorts cachés de l'actualité, il s'appuie sur un ample recueil des textes et documents qui circulent alors dans le public, fournis en copie dans ses « Additions ». Son récit composé avec méthode, d'une élégance classique, richement illustré de portraits gravés et de plans, structuré par de multiples rubriques en marge et par des index détaillés, annonçait déjà ce que l'on nommerait, sur la fin du Grand Siècle, un « Mercure » : s'il n'était pas resté enfermé dans les manuscrits autographes, la noblesse européenne, avide de faits actuels et mémorables, en aurait formé le public idéal.
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