Quatrième de couverture
L'exceptionnel « musée botanique » constitué par Benjamin Delessert (1773-1847) est né tout à la fois de l'immense curiosité d'un collectionneur, d'une passion personnelle pour l'herborisation et d'une conscience scientifique généreuse et pionnière. Delessert a consacré sa fortune à réunir des spécimens végétaux de tous les continents et à rassembler la totalité du savoir botanique, au sein d'un herbier étendu aux dimensions du monde, et d'une ample bibliothèque spécialisée, ouverte à l'actualité de la recherche comme aux sources antiques, médiévales et modernes. Au sein de cette double collection sans égale s'aboliraient ainsi l'espace et le temps, et s'agrégeraient les connaissances.
Ayant grandi dans un milieu acquis aux idées philanthropiques et aux Lumières, il avait assigné une mission à cette vaste entreprise. Dans le champ de la botanique, profondément renouvelé au tournant du XIXe siècle par l'affermissement de la géographie des espèces, les controverses de la systématique et les balbutiements de l'écologie, il entendait servir la science et ses acteurs, leur offrir un conservatoire, un puissant instrument de documentation, mais aussi des ressources techniques et financières pour faciliter expéditions et publications.
Ce livre fait le point sur la gestation, les contours et les usages de cette vaste collection. Il interroge l'arrière-plan culturel et déontologique qui sous-tendait ce projet visionnaire, et le rôle qu'ont pu y jouer les plus grands savants de son temps. Patrimoine aujourd'hui conservé à Paris et à Genève, le « musée botanique » de Delessert est aussi un outil, au profit de recherches renouvelées par les enjeux de préservation ou de reconstitution de la biodiversité.
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