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Un coup de coeur de Mollat
Hervé Kempf offre un essai documenté et abondant de chiffres éclairés sur l'état de nos sociétéséconomiques, écologiques, mais aussi politiques depuis les temps immémoriaux.
Loin d'une prose
ennuyeuse assaisonnée d'une avalanche de chiffres, ce livre est un condensé agréable à lire et
dont on sort comme illuminé de connaissances mises bout à bout.
Ce que j'ai aimé dans « fin de l'Occident, naissance du monde », c'est que l'on se passe de révélation complexe ou de ce sentiment de complot habituellement ressenti dans les constats économiques ou écologiques de la
littérature de ces dernières années. Le lecteur ne se sent pas fautif, mais acteur et si il le désire, grâce
aux derniers chapitres, actif.
Le récit débute très loin (l'apparition de la vie sur Terre) et « ajuste sa focale » pour nous amener en douceur mais rapidement de la naissance de l'Homme à ses balbutiements de sédentaire. C'est avec finesse que l'auteur nous accompagne vers son propos : la naissance des inégalités entre les peuples et au sein même des peuples, l'utilisation irraisonnée des ressources écologiques, les outils de mesures économiques mal adaptés aux contingences d'une
planète finie etc.
C'est comme une carte qui prend vie, comme si les mots donnaient du sens à ces informations que l'on possédait déjà mais qui n'étaient pas mises en lumière. La « crise » (mot qui semble-t-il, marquera notre génération) est une fois de plus au centre de l'ouvrage, décrite simplement et sans empathie particulière.
J'ai apprécié ce regard neutre, sans recourt abusif aux adjectifs alarmistes et catastrophés. Ce livre est une lecture saine et intelligente, qui incite à l'action et à une modification de nos perspectives pour demain, si ce n'était déjà le cas !
Nathalie Jouat pour Écolo Info
Un coup de coeur de Mollat
Fidèle à ses préoccupations environnementales, Hervé Kempf nous fait part dans son dernier ouvrage, fin de l'Occident, naissance du monde, de son état des lieux économique et écologique.
Il nous transporte admirablement dans l'histoire de l'humanité, un retour aux sources qui remonte jusqu'à l'apparition de l'Homme. Homme qui, au gré des changements climatiques, se voit contraint d'adapter son mode de vie. De l'Afrique, il migre vers l'Europe et l'Asie, tout en continuant son évolution. L'ère néolithique favorise l'expansion démographique ainsi que l'émergence des sociétés modernes. Les échangent commerciaux se développent, liés aux premières formes d'exploitation des ressources naturelles (agriculture, élevage…).
Il s'agit déjà d'une première révolution dans la conquête de la Terre par l'Homme, la seconde étant la révolution industrielle. En effet, cette période a elle aussi entraîné une nouvelle explosion démographique, accompagnée cette fois d'une grande amélioration matérielle des conditions de vie. Les bases de notre système de production actuel sont ainsi posées. Hervé Kempf insiste sur le fait qu'un tel bouleversement n'aurait pas été possible s'il n'avait été suivi de la découverte des énergies fossiles, par exemple le charbon.
L'un des problèmes écologiques majeurs aujourd'hui est justement celui de l'énergie, et plus largement, de l' « espace écologique » (ressources minérales, énergétiques, biologiques, hydrauliques) qui s'amenuise en raison de sa surexploitation. L'Homme est poussé à s'approprier toujours plus cet espace, au nom du maintien de la croissance, action qui elle-même requiert de plus en plus d'énergie, bouclant alors un cercle sans fin.
Cette appropriation de l'espace écologique est essentiellement réglée par les rapports de force entre les pays, entre les différentes oligarchies mondiales. Les pays développés souhaitent maintenir leurs richesses face aux pays émergents qui eux espèrent parvenir à ce même mode de vie occidental. Or, d'un point de vue environnemental, cela ne sera pas possible, les ressources naturelles étant insuffisantes. Les inégalités entre les territoires restent présentes au regard des contraintes écologiques. Un équilibre ne sera permis que si chaque pays corrige ses propres inégalités de l'intérieur, à commencer par une réduction de la consommation matérielle des sociétés les plus riches. Toutefois, il ne s'agit pas pour autant d'en diminuer le bien-être. Hervé Kempf stipule : « Cette question régénère le problème politique : il ne s'agit plus de répartir l'abondance, l'enrichissement sans fin promis par la croissance, mais d'organiser la sobriété. ». Il propose plusieurs solutions économiques et sociales, et surtout, invite nos sociétés à sortir de l'individualisme et du carcan des biens matériels