Un coup de coeur de Mollat
Hervé Le Corre rencontre Lautréamont : ça saigne !
En cette rentrée 2004 paraît dans la collection Rivages/Noir le cinquième livre d'Hervé Le Corre, L'homme aux lèvres de saphir, dont l'histoire se passe dans l'inquiétant Paris du XIXème siècle, sous l'ombre tutélaire d'Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont – le titre fait d'ailleurs référence à un vers des Chants de Maldoror.
Les premières pages augurent de l'ambiance du roman : brouillard sur Paris, au petit matin, dans les rues désertes un homme tire une lourde charrette, la peur n'est pas loin, elle surgit avec la vision d'un homme accroché par une corde à la colonne de la place Vendôme : "Il est pendu par les pieds, ses mains sont attachées dans le dos, les bras tenus au corps par un réseau serré de liens. Sa tête, dont la moitié du crâne est arrachée, n'est plus qu'une boule asymétrique, comme un papier qu'un rond-de-cuir très énervé aurait roulé dans son poing, mais de sang, d'os et de cervelle. Etienne Marlot, jeune provincial monté à la ville, devient ainsi malgré lui le principal témoin de cette affaire : il a vu le visage de l'assassin, ramassé le carnet que celui-ci a perdu dans sa fuite.
L'inspecteur François Letamendia, doué d'une intuition en avance sur son temps, fait le rapprochement avec d'autres meurtres aux détails troublants, ignorant que la traque de l'insaisissable éventreur se révèlera une véritable plongée en Enfer…
Au-delà de l'intrigue, dont on ne dira rien de plus ici pour ne pas déflorer le suspense, le livre refermé agite longtemps encore dans l'esprit du lecteur impressionné un fourmillement d'images, de scènes, de lieux, où se télescopent les destins individuels des personnages et la grande Histoire, des estaminets où se fomente la révolte du prolétariat contre le régime de l'Empereur aux bordels de Montmartre que fréquente l'éventreur, en passant par une description de Paris d'un réalisme saisissant, un monde prend vie, servi par un style puissant, violent, à l'image des poèmes de Lautréamont où beauté et cruauté se font écho.
Un coup de coeur de Mollat
Hervé Le Corre rencontre Lautréamont : ça saigne !
En cette rentrée 2004 paraît dans la collection Rivages/Noir le cinquième livre d'Hervé Le Corre, L'homme aux lèvres de saphir, dont l'histoire se passe dans l'inquiétant Paris du XIXème siècle, sous l'ombre tutélaire d'Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont – le titre fait d'ailleurs référence à un vers des Chants de Maldoror.
Les premières pages augurent de l'ambiance du roman : brouillard sur Paris, au petit matin, dans les rues désertes un homme tire une lourde charrette, la peur n'est pas loin, elle surgit avec la vision d'un homme accroché par une corde à la colonne de la place Vendôme : "Il est pendu par les pieds, ses mains sont attachées dans le dos, les bras tenus au corps par un réseau serré de liens. Sa tête, dont la moitié du crâne est arrachée, n'est plus qu'une boule asymétrique, comme un papier qu'un rond-de-cuir très énervé aurait roulé dans son poing, mais de sang, d'os et de cervelle. Etienne Marlot, jeune provincial monté à la ville, devient ainsi malgré lui le principal témoin de cette affaire : il a vu le visage de l'assassin, ramassé le carnet que celui-ci a perdu dans sa fuite.
L'inspecteur François Letamendia, doué d'une intuition en avance sur son temps, fait le rapprochement avec d'autres meurtres aux détails troublants, ignorant que la traque de l'insaisissable éventreur se révèlera une véritable plongée en Enfer…
Au-delà de l'intrigue, dont on ne dira rien de plus ici pour ne pas déflorer le suspense, le livre refermé agite longtemps encore dans l'esprit du lecteur impressionné un fourmillement d'images, de scènes, de lieux, où se télescopent les destins individuels des personnages et la grande Histoire, des estaminets où se fomente la révolte du prolétariat contre le régime de l'Empereur aux bordels de Montmartre que fréquente l'éventreur, en passant par une description de Paris d'un réalisme saisissant, un monde prend vie, servi par un style puissant, violent, à l'image des poèmes de Lautréamont où beauté et cruauté se font écho.
Un coup de coeur de Mollat
Hervé Le Corre rencontre Lautréamont : ça saigne !
En cette rentrée 2004 paraît dans la collection Rivages/Noir le cinquième livre d'Hervé Le Corre, L'homme aux lèvres de saphir, dont l'histoire se passe dans l'inquiétant Paris du XIXème siècle, sous l'ombre tutélaire d'Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont – le titre fait d'ailleurs référence à un vers des Chants de Maldoror.
Les premières pages augurent de l'ambiance du roman : brouillard sur Paris, au petit matin, dans les rues désertes un homme tire une lourde charrette, la peur n'est pas loin, elle surgit avec la vision d'un homme accroché par une corde à la colonne de la place Vendôme : "Il est pendu par les pieds, ses mains sont attachées dans le dos, les bras tenus au corps par un réseau serré de liens. Sa tête, dont la moitié du crâne est arrachée, n'est plus qu'une boule asymétrique, comme un papier qu'un rond-de-cuir très énervé aurait roulé dans son poing, mais de sang, d'os et de cervelle. Etienne Marlot, jeune provincial monté à la ville, devient ainsi malgré lui le principal témoin de cette affaire : il a vu le visage de l'assassin, ramassé le carnet que celui-ci a perdu dans sa fuite.
L'inspecteur François Letamendia, doué d'une intuition en avance sur son temps, fait le rapprochement avec d'autres meurtres aux détails troublants, ignorant que la traque de l'insaisissable éventreur se révèlera une véritable plongée en Enfer…
Au-delà de l'intrigue, dont on ne dira rien de plus ici pour ne pas déflorer le suspense, le livre refermé agite longtemps encore dans l'esprit du lecteur impressionné un fourmillement d'images, de scènes, de lieux, où se télescopent les destins individuels des personnages et la grande Histoire, des estaminets où se fomente la révolte du prolétariat contre le régime de l'Empereur aux bordels de Montmartre que fréquente l'éventreur, en passant par une description de Paris d'un réalisme saisissant, un monde prend vie, servi par un style puissant, violent, à l'image des poèmes de Lautréamont où beauté et cruauté se font écho.