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L'auteur philiosophe et sinologue, offre mise en regard de la pensée chinoise et de la pensée européenne sur le concept de beau, afin de le sortir des lieux communs et de le rendre à son étrangeté. ©Electre 2025
Du beau, on n'a cessé, au fil des siècles, de remettre en question les critères et les conceptions ; de faire varier les définitions. Mais s'est-on jamais interrogé sur ce préalable, déposé dans la langue, celui de pouvoir dire simplement : le « beau » ?
A-t-on jamais sondé, en effet, sur quel socle enfoui le « beau » est juché ? Lui, la grande cheville ouvrière de notre métaphysique : nous apprenant à quitter la diversité du sensible pour l'unitaire de l'« idée » ; comme aussi, en retour, nous frappant d'effroi - d'émoi - par son absolu faisant irruption à même le visible. Seule issue restante, dès lors, depuis que les dieux sont morts, pour nous forger un salut.
Or la pensée chinoise n'a pas isolé - abstrait - le « beau ».
En faisant travailler cet écart, je souhaite dégager d'autres possibles ne se rangeant pas sous la monopolisation du beau ; par suite, explorer d'autres fécondités que l'art contemporain, en guerre ouverte avec le beau, peut rencontrer.
De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l'épuisent : pour le rendre à son étrangeté.
Étrange : le beau a fini de s'imposer, de par le monde, jusqu'en Chine et au Japon, au moment même où sa notion, en Occident, commençait d'imploser - fin XIXe siècle, quand la mondialisation théorique a débuté.
Je choisis donc le beau comme terrain d'expérimentation faisant suite à mes précédents chantiers : pour y séparer la production singulière de son universel, inventive et même énigmatique comme elle est, de la standardisation de l'uniforme - le beau label ; comme aussi pour y vérifier une géographie possible de ce qui fait « Europe », se fondant sur son statut d'idéal.
Certes, on peut reconduire le foisonnement des formulations chinoises sous le concept engloutissant du Beau ; les livrer à sa dévoration.
Mais alors ce n'est plus lire ce que disaient les textes chinois ; ce n'est plus entrer dans leur perspective : on assimile ceux-ci au lieu de les traduire. Bref, on est resté chez soi - quitte à recouvrir ensuite ce fac simile d'un paresseux nappé d'exotisme.
Ces pages sont donc aussi, de ma part, une leçon de sinologie ; elles valent, « papiers sur table », comme Manifeste.
Paru le : 17/03/2010
Thématique : Textes des Philosophes
Auteur(s) : Auteur : François Jullien
Éditeur(s) :
Grasset
Collection(s) : Non précisé.
Série(s) : Chantiers
ISBN : 978-2-246-76811-1
EAN13 : 9782246768111
Reliure : Broché
Pages : 261
Hauteur: 19.0 cm / Largeur 12.0 cm
Épaisseur: 1.5 cm
Poids: 208 g