Un coup de coeur de Mollat
Un bémol doit être apporté avec la volonté de réforme affirmée par Michel Debré avec l'avènement de la Vème république : Le statut des magistrats a été très sensiblement revalorisé et leur formation réformée, préfaçant ce qui deviendra, plus tard, l'Ecole Nationale de la Magistrature. Leur nombre est passé de 4000 en 1958 à 8000 en 2006, mais le retard était tel que des problèmes demeurent : « l'encellulement », déjà réclamé au 19ème siècle, la personnalisation des peines et la mise en application de solutions alternatives sont toujours un vœu pieux.
Le deuxième constante de l'étude de Jean-Charles Asselin, c'est l'opacité des données chiffrées et la complexité de la recherche en ce domaine. Lorsqu'on sait, par exemple, que les services pénitentiaires dépendaient encore du ministère de l'intérieur en 1911, les recoupages sont permanents et les champs d'investigation multiples.
La loi de 2006 (la LOLF), et sa culture du résultat, devait pourtant éclaircir la lisibilité dans l'application des politiques budgétaires. Las ! Les critères de référence de base ne sont pas encore totalement définis…Et c'est sans compter sans l'opacité politique : Le chiffre de « 82000 peines non exécutées parce qu'il n'y a pas de place dans les prisons », annoncé par le président de la République dans son discours du 22 juin 2009, est totalement inconnu de tous car issu de « sources internes » (sic : ministère de la justice)
Un « petit ministère » s'excusait De Gaulle en proposant la justice à Michel Debré en 1958.
Les choses ont-elles vraiment changé ?