Dans le sud-ouest, un arbre ébranché décoré d'un drapeau, "le mai", est offert par les habitants d'une commune aux nouveaux élus. Ce symbole est la marque de l'autorité légitime , celle que l'on reçoit, celle que l'on donne, et le symbole du pacte d'échange complémentaire scellé entre celui qui a le pouvoir et ceux auprès desquels il va s'exercer. ©Electre 2024

D'où vient qu'en Corrèze et dans une grande partie du sud-ouest, on plante toujours, pour honorer les nouveaux élus, un arbre ébranché décoré d'un drapeau? D'où vient que cet arbre s'appelle un «mai», que veut-il dire, d'où vient-il?

Pour répondre à ces questions, Marie-France Houdart a dû remonter une nouvelle fois le temps, d'étape en étape et partir toujours plus loin, des arbres de la Liberté aux mais séditieux dressés en Bas-Limousin et dans le Quercy voisin pour narguer les seigneurs au début de la Révolution, de l'Occitanie à la Lorraine, du Moyen Age aux temps de la Bible, de Babylone et même des débuts de l'agriculture. Il va falloir confronter rites et croyances, celles des Celtes, celles des Grecs, interroger coutumes, mythes et rituels de nos provinces, aller faire un tour du côté du fin'amor des troubadours.

Il y sera question d'initiation, de pacte entre les vivants et les morts, de liberté donnée le 1^er mai aux filles, de droit féodal et de charivari, d'autorité et de pouvoir, de tout un ensemble social, juridique, politique, mythique qui fonde la vie des communautés. Il y sera question aussi, bien sûr, du drapeau français...

Alors, à la fin de ce voyage, on comprendra que «le mai» offert est bien plus qu'un signe d'honneur. C'est la marque de l'autorité légitime, celle que l'on reçoit, celle que l'on donne, et le symbole du pacte d'échange complémentaire scellé entre celui qui a le pouvoir et ceux auprès desquels il va s'exercer.

Entre l'arbre, le pouvoir et la vie, des relations surprenantes et complexes en terres occitanes...