Cet ouvrage tente de faire le point sur les processus et dispositifs de légitimation culturelle et "d'illégitimation" à l'oeuvre dans la société française actuelle, au travers de phénomènes relevant du champ musical et d'autres relevant du champ de la presse de divertissement. ©Electre 2024

Poser la question de la légitimité culturelle revient toujours à poser dans le même temps celle de l'illégitimité. Néanmoins la symétrie ne suffit pas, seule, à expliquer comment se jouent les processus de légitimation et d' « illégitimation » de tel ou tel autre champ culturel. Cet ouvrage collectif - à la fois dans le travail dont il tente de rendre compte et dans la forme de son propos, présenté selon le principe de l'alternance d'un discours commun et de paroles autonomes - s'est nourri du partage d'études empiriques pour échafauder sa réflexion et éviter ainsi les raccourcis dialectiques.
A partir d'objets concrets divers (musique baroque, presse du cœur, digests, musiques du monde, ligues de moralité, musiques électroniques), ce livre interroge les mécanismes - sociaux, historiques, techniques, symboliques - de construction d'une légitimité culturelle, de sa stabilisation et de sa circonscription, de ses hiérarchisations et mises en concurrence. Outre les entreprises systématiques de dénigrement des activités culturelles en développement, ces terrains de recherche apparemment disparates révèlent certains ressorts analogues à l'entrée en légitimité.
Or, si l'illégitimité culturelle apparaît bien souvent comme fossilisée dans les discours et à travers les incidences concrètes de l'exclusion, le légitime est toujours en train de se faire, de se déplacer, de changer de pouvoirs symboliques, bref de se reconstruire.

Les chercheurs ici rassemblés sont issus des Sciences de l'Information et de la Communication ou de l'Histoire Culturelle. Ils proposent des champs d'études et des angles de prise de vue multiples, qui participent à la formation d'une perception, synchronique et diachronique, réellement transversale.