Récit autobiographique dans lequel l'auteur témoigne de ce que fut l'exil espagnol en France après la guerre d'Espagne en 1936. Il raconte d'abord l'enfance toulousaine qu'il a partagée avec son frère. Inséparables, après avoir baigné dans les milieux républicains, ils deviennent tous deux médecins, puis ils s'engagent dans le mouvement socialiste espagnol en exil. ©Electre 2024

Frères d'exil

Espagne - Médecine - Politique

En 1940, ils furent des milliers à quitter l'Espagne passée sous la botte de Franco. Parmi eux, deux frères - José et Carlos - accompagnent leurs parents menacés de mort. Deux frères dont les racines sont coupées net.

José Martinez Cobo raconte l'enfance toulousaine, le dénuement matériel, le dévouement maternel, la détermination dans les études, les frasques de jeunesse dans une Ville rose à redécouvrir dans ce récit autobiographique.

Leurs études réussies, ces inséparables frères se lancent dans de brillantes carrières médicales : pour Carlos, l'aîné - ce quasi-jumeau - ce sera l'anatomie et l'orthopédie ; pour José, la cardiologie et la réanimation infantiles, parcours qui autorise l'auteur à porter un regard aigu sur l'évolution de l'enseignement de la médecine.

Programmés par leur jeunesse pour être des Toulousains français, les deux frères s'engagent très tôt dans le mouvement socialiste espagnol en exil, qui, de leur ville d'adoption, prépare l'après-Franco. On y croise les figures tutélaires du renouveau démocratique : Felipe Gonzalez, Alfonso Guerra, Nicolas Redondo, Carmen García et des personnages de l'exil socialiste, Rodolfo Llopís, Pascual Tomás, Gabriel Pradal...

Toulouse, en personnage central, incarne la capacité qu'avait alors le pays de donner des chances de réussite aux étrangers. Toulouse, l'accueillante, qui a gagné dans cette période son titre de première ville espagnole de France.

Frères d'exil est un puissant témoignage sur une page d'histoire de l'Espagne, vue par un de ses acteurs majeurs.

« L'exil ce n'est pas uniquement une question de géographie, c'est aussi une culture de liens rompus et revendiqués. »