Un coup de coeur de Mollat
Les défaites en politique sont récurrentes, elles évoluent au gré des élections qu'elles soient régionales ou nationales. De Pierre Mendès-France à Lionel Jospin, il retrace les figures de celles et de ceux qui, au lendemain d'élections, se retrouvent dans la peau du perdant et se demandent comment retourner à l'anonymat quand on a été sous le feu des médias, en un mot, comment retourner à la vie normale après un échec en politique ?
Pour Marc Abélès, perdre n'est souvent qu'une péripétie dans la vie politique, car le perdant d'hier peut toujours se refaire à une autre élection. Mais que se passe-t-il pour les loosers, ceux qui régulièrement vont d'échecs en échecs et n'arrivent pas à se faire une place au pouvoir ?
Car au-delà du portrait, ce qui intrigue Marc Abélès réside sans doute dans ce trait assez paradoxal de notre vie politique: les Français ont une affection particulière pour les battus, les loosers, comme si l'échec les rendaient plus sympathiques, plus humains, plus proches d'eux par opposition aux autres, ceux qui désormais sont au pouvoir et par définition inaccessibles. Sans doute l'effet Poulidor appliqué à la politique, ou comment gagner même en perdant.