Présente l'histoire des Comores de l'indépendance du pays à 1990. En 1974, lors d'un référendum, 95 % des Comoriens se prononcent pour l'indépendance. En 1975, un coup d'Etat appuyé par la France destitue le premier président comorien, Ali Soilhi. En 1989, le président Abdallah est assassiné par des mercenaires français, avec Bob Denard à leur tête. ©Electre 2024

Les Comores de 1975 à 1990
Une histoire politique mouvementée

Travail de grande rigueur scientifique, introduction à l'histoire politique des Comores, analyse prospective de cette ancienne colonie française : « Les Comores de 1975 à 1990 : Une histoire mouvementée » mêle toutes ces qualités à la fois. D'une plume alerte et accessible, Nakidine MATTOIR revient, sans tomber dans le passéisme, sur des épisodes marquants dé la vie socio-politique des Comores, s'attardant sur des événements tels que le massacre de Majunga, leur apportant un nouvel éclairage. Servi par sa très grande connaissance de la réalité comorienne, il ausculte avec simplicité et profonde rigueur les institutions politiquescomoriennes, le pouvoir des « notables », « la révolution permanente et manquée » ainsi que la hiérarchisation sociale aux Comores, qui emprunte aux valeurs islamiques de cet archipel au large de l'Océan indien.
Si elle n'est pas totalement inédite, la relation des « années Bob Denard » que l'auteur n'hésite pas à appeler « le Royaume de Bob Denard » présente, cependant, l'intérêt de « contextualiser » les faits en leur donnant ainsi une meilleure « lisibilité », y compris pour le novice de «l'histoire mouvementée des Comores ». Sous sa plume, le coup d'Etat qui a renversé le 29 mai Ali Soilih accède au rang d'événement contemporain et facilite la compréhension d'un autre fait politique majeur de l'histoire du pays : l'assassinat le 27 novembre 1989 du président Abdallah par des mercenaires français avec à leur tête le même Bob Denard aujourd'hui retraité de son « expédition africaine ».
Et la France dans tout ce remue-ménage ?
Volontairement, le livre refuse de répondre frontalement à la question, préférant fournir aux lecteurs des éléments d'analyse susceptibles de leur permettre de forger leur propre opinion. Ce parti pris pour l'humilité qui amène à laisser ouverts les points de réflexion abordés achève de conférer une dimension éditoriale incontestable à cet ouvrage.

Fondateur du Centre d'Action Socio-culturelle de Mtsangani (CASMMoroni), enseignant, Nakidine MATTOIR a fait des études historiques à l'université d'Aix-en-Provence et Nice Sophia Antipolis. Il prépare actuellement une thèse d'histoire sur les Comoriens et les mutations sociales au temps de la Révolution (1975-1978) à l'université Paris I Panthéon Sorbonne.