Des universitaires, des élus et des décideurs proposent leur analyse des causes de la crise de la construction européenne et du projet constitutionnel européen, ainsi que des projets de relance de l'Union. Des annexes illustrent l'état de l'opinion publique dans les différents pays de l'Union. ©Electre 2024

L'échec du processus de ratification du Traité établissant une Constitution pour l'Europe a plongé l'Union européenne élargie dans un climat de paralysie et d'europessimisme, la privant de la nécessaire, à 27 membres, modernisation de son armature institutionnelle, de l'incontournable apport de démocratisation d'une Charte des droits fondamentaux, de l'indispensable consensus sur la philosophie et l'orientation sociétale des politiques communes et, au-delà, du modèle européen.

Placé devant cette crise profonde du devenir de l'Union et de l'avenir de l'intégration européenne, le Centre d'Études européennes de la Faculté de Droit de l'Université Jean Moulin de Lyon, par un Colloque, en 2006, et, dans sa foulée, par l'élaboration de cet ouvrage collectif sur Quelle relance de la construction européenne ?, a voulu relayer vers le citoyen et le décideur la réflexion d'un groupe de spécialistes, invités à procéder à une radioscopie des principales manifestations de cette crise européenne et, à la lumière d'une telle démarche, à circonscrire les moyens de relance du processus intégratif.

Le lecteur y trouvera ainsi les principales dimensions-causes de cette crise de l'Union européenne (entre autres, cacophonies dans les étapes et les finalités d'un «projet intégratif européen en panne», glissements, voire affaiblissements institutionnels, rigidités des politiques communes, élargissement précipité et aux frontières incertaines, essoufflement du couple franco-allemand, jadis moteur de l'intégration européenne) ; il pourra, également, circonscrire, dans une réflexion prospective, les voies de déblocage et de relance d'une Europe appelée à retrouver «ses buts et sa méthode», comme du temps des Pères fondateurs, à approfondir ses institutions, à fournir à ses citoyens la valeur ajoutée de démocratie que comporte une Charte des droits fondamentaux constitutionnalisée, à améliorer sa gouvernance économique et sociale, complément logique de la zone euro, à expérimenter, encore qu'avec une extrême prudence, certaines formes d'Europe à géométrie variable, encadrées, limitées et d'étape, toujours en transition vers une plus grande intégration de l'ensemble des membres de l'Union européenne. Des annexes illustrent l'état de l'opinion publique, force et limite de toute relance de la construction européenne, et, par ailleurs, renvoient à quelques balises du récent traité modificatif, en voie de ratification.