L'engouement pour les valeurs technologiques, en particulier les actions des sociétés Internet, a crée une bulle spéculative qui a pris naissance en 1995. Cette étude tente de comprendre comment le mécanisme s'est emballé entre 1995 et 2001 et d'examiner les mesures préconisées par certains experts des marchés pour éviter de tels excès. ©Electre 2025

De 1991 à 2001, les Etats-Unis ont vécu une période de croissance économique exceptionnellement longue grâce, pour une grande partie, à l'émergence des technologies de l'information et de la communication.

L'apparition de l'internet a provoqué, à l'occasion de l'entrée en bourse de Netscape en 1995, la formation d'une bulle boursière, qui a gonflé démesurément à partir d'octobre 1998 et mars 2000. Sur cette période, l'indice du Nasdaq a été multiplié par plus de 3,5 fois.

Les promesses non tenues des start-up et l'évolution naturelle du cycle économique ont provoqué, à partir d'avril 2000, une spirale baissière qui a emporté les actions des «dot-coms», puis celles des constructeurs informatiques et enfin celles des fabricants de matériel de télécommunications. Les opérateurs de téléphonie ont souffert des surcapacités des réseaux optiques aux Etats-Unis et des dépenses inconsidérées dans l'UMTS en Europe. L'annonce par JDS Uniphase d'une perte de 50 milliards de dollars au cours de l'exercice clos au 30 juin 2001 a donné le signal d'une vague de dépréciations d'actifs dans de grandes sociétés comme AOL Time-Warner, Vivendi Universal ou France Télécom pour solder les folies de l'internet.

Pour autant, cette bulle a eu des effets bénéfiques en favorisant l'esprit d'entreprise chez les jeunes, en accélérant la circulation des capitaux et, c'est sans doute le plus important, en incitant tout le monde à prendre en considération cette nouvelle révolution industrielle. Car le dégonflement de la bulle boursière ne signe pas la mort de l'internet. Le réseau n'en est qu'à ses débuts et il va bouleverser non seulement l'économie mais la société toute entière.