Quatrième de couverture
Pourquoi ces quelques pages...
Près d'un demi-siècle s'est écoulé depuis que j'ai quitté mon village natal. Les ans ont passé, mais je n'ai jamais oublié mes origines et, chaque année, en été ou en automne, je retourne m'y ressourcer. Toute ma famille est restée dans la commune et ceux qui manquent aujourd'hui dorment au cimetière (...).
Certes, chaque siècle apporte son lot de changements, mais il me semble que le XXe a particulièrement transformé - pas toujours dans le bon sens - le mode de vie de nos campagnes. Il m'est apparu comme un devoir de mémoire de rassembler mes souvenirs pour qu'une trace écrite rappelle ce qu'était la commune dans les années 30, comment elle a vécu la guerre, comment elle a supporté les mutations de l'après-guerre, l'édification du barrage, la mécanisation agricole et, surtout, la désertification de nos villages (...).
J'ai voulu qu'une trace écrite relate la vie d'alors : pas de télévision, pas de radio, mais des veillées remplies d'histoires, des conteurs intarissables, des soirées à faire rêver, autour du feu de bois. Peu de moyens de transport, les gens restaient entre eux ; le village avait une âme. Les jours heureux et les jours tristes appartenaient à tous. Les deuils peinaient tout autant les voisins que les parents. Les fêtes regroupaient jeunes et vieux. Il fallait travailler dur pour survivre. Le père et le fils aîné dès quatorze ans, partaient vers l'Auvergne comme maçons et faisaient « campagne » durant six bons mois. Les femmes, les grands-parents, les enfants plus jeunes, assuraient la marche de la ferme et, à Noël, tous se retrouvaient, contents d'avoir « joint les deux bouts ».
J'espère que ceux qui ont vécu cette période - et il en reste heureusement beaucoup - reconnaîtront ça et là un événement, un personnage, une fête qui les a marqués. Leur rappeler un peu leur jeunesse, tirer de l'oubli ce que la tradition orale ne véhicule plus, voilà le but de mes propos.
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