Artiste née en 1955 à Haïfa (Israël), Iris Sara Schiller évoque l'intimité et la fragilité du corps humain à travers sculptures, vidéos, dessins et photographies. A la suite d'un événement douloureux, elle a abandonné l'abstraction de ses débuts et la Genèse, pour s'intéresser au Zelem, enveloppe de l'âme, et au corps qu'elle utilise sous forme d'empreintes (le sien, celui de ses proches). ©Electre 2024

«Loin de quêter ou de revendiquer l'autonomie, l'oeuvre d'art telle que l'envisage Iris Sara Schiller résulte ainsi d'un refus de la gratuité et du formalisme. Si l'unité minimaliste qui semble régler dessins ou pièces tridimensionnelles renvoie ici à une histoire, ce n'est pas à celle de l'objectivité mais bien à celle du mythos, ostensiblement tournée contre le logos et dont la réquisition indique que le travail produit n'a pour fin ni de rationaliser l'être des choses, ni de les produire comme purs objets spectaculaires.»

Paul Ardenne

«Chez Iris Sara Schiller, on ne peut pas se contenter des aspects sensuels des matériaux ou de la dynamique évidente du faire, car l'oeuvre n'aurait de ce fait qu'une valeur esthétique ou fonctionnelle. Le matériau, plâtre, résine ou graphite, n'est pas une chose sans forme qu'il s'agirait de former. Nous l'avons déjà constaté, tout a déjà eu sa forme dans ce monde. L'atout de cette oeuvre réside dans sa faculté de vision, dans le champs d'action d'Éros, dans l'aura d'énergie qui détermine les objets et dans l'âme qui les anime.»

Ami Barak

«Il est naturel que l'oeuvre d'Iris Sara Schiller, face à l'ambivalence de ce qu'elle représente symboliquement et de ce qu'elle est physiquement, développe des structures géométriques et des formes organiques en même temps. Qu'elle conçoive les constructions sculpturales en des termes fondamentalement graphiques et vice-versa. Rien qui montre un «accident» ou un «automatisme» mais, au contraire, rien que la vérité des images de son expérience personnelle, où se rejoignent rigueur et autobiographie, retenue et drame, construction et fantaisie, tension et fluidité poétique.»

Sheila Leirner «La vertu de l'oeuvre d'Iris Sara Schiller est de se tenir à distance aussi bien de la célébration que du dénigrement, et de rendre la grâce à ces corps fragmentaires qu'elle dévalue dans un seul et même geste. Nous naissons inter urinam et faeces, semble-t-elle nous rappeler, et le mystère est au coeur de l'indignité.»

Didier Semin

«En dernière instance, il faut mentionner combien chez Iris Sara Schiller l'épuration des formes s'effectue en vue d'une seule finalité: la lisibilité des matériaux sous un aspect simple et universel. Le caractère prototypal de ces créations semble aller vers une plus grande lisibilité des phénomènes qu'elles représentent.»

Éric Amouroux