A travers la découverte architecturale d'un monument de Montpellier, un pan de l'histoire de France et du Languedoc est dévoilé : persécutions religieuses et politiques, guerres de Religion, Révolution française, etc. ©Electre 2024

Légendaire par ses nombreux miracles, symbolique par sa majesteuse architecture de pierre, emblématique par ses ex-voto, allégorique par sa légende portée à Marie, les qualificatifs ne manquent pas pour désigner Notre-Dame des Tables, la fascinante et mystérieuse église de Montpellier. L'édifice religieux qui a toujours exercé au cours des siècles de sa présence, un attrait indéniable sur les Montpelliérains. Alors qu'il fut l'un de ces monuments que l'histoire des hommes, par leur idéologie ou par leur négligence, maltraitèrent avec une régularité chronologique.

Malgré ce tragique destin de destructions et de reconstructions, Notre-Dame des Tables fut cependant, durant près d'un millénaire, le symbole de Montpellier. L'antique et célèbre monument que Montpellier choisira pour emblème afin de représenter la ville sur ces sceaux et bannières. Un bâtiment de style roman dans la lignée symbolique médiévale, bien implanté au coeur de l'habitat urbain, qui était issu d'une modeste chapelle vestale à l'origine.

A l'aube du troisième millénaire, après plusieurs sicèles de somnolence, Notre-Dame des Tables ; le « phare de la ville », était remis en valeur. Non pas dans la spendeur de ses superstructures d'antan, mais uniquement en ses entrailles souterraines, quasiment intactes, arrivées jusqu'à nous à l'abri des gravats qui les emprisonnaient. Les massives infrastructures des ces catacombes - derniers témoins d'une existence passée - furent dégagées, aménagées et remises dans leur contexte sous vitrines. Un héritage d'une époque qui, à travers les vestiges de ces pierres mise au jour, ouvre les portes à un public toujours plus nombreux aujourd'hui, avide de témoignages de son histoire.

C'est sous l'angle évolutif architectural de Notre-Dame des Tables et les péripéties des guerres qui, pour la commodité raccourcie de l'histoire, furent qualifiées de « religions », alors qu'il s'agissait plus d'un conflit de réformes des institutions que tout autre demande populaire, que Max Prado convie à ce voyage à travers les siècles.