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Analyse des films tournés par M. Powell et E. Pressburger entre 1945 et 1950 visant à dégager les fondements de l'esthétique des cinéastes. L'examen des choix de mise en scène, de la thématique, de la construction narrative permet de révéler non seulement une poétique mais une conception du cinéma présentée comme une photogénie du désir. ©Electre 2024
Souvent méconnue en France, mais influente sur plusieurs générations de cinéastes, la filmographie profuse du britannique Michael Powell articule la fantaisie et l'élégance, l'humour et la gravité, la fureur et l'ellipse. Ses films réalisés après-guerre en collaboration avec le scénariste d'origine hongroise Emeric Pressburger sous la bannière des Archers, leur propre compagnie de production, représentent la période la plus féconde de son oeuvre. Je sais où je vais !, Une question de vie ou de mort, Le Narcisse noir, Les Chaussons rouges, The Small Back Room et La Renarde frappent, tous, par leur inventivité formelle, leur liberté de ton, leur exigence artistique, leur densité. Chacun sollicite aussi bien la pensée que le corps du spectateur. Comment la narration et la représentation y sont-elles, à l'occasion, suspendues ou défaites ? Pourquoi leur vision est-elle si poignante ? Comment qualifier la singularité de la poétique powellienne ?
Parce qu'ils inquiètent la perception, ces films interrogent le supposé réalisme de l'image cinématographique : ils perpétuent et enrichissent la réflexion sur le concept de photogénie défini par les premiers théoriciens du cinéma. Ils substituent au réel, qui reste leur référent, l'invention d'un monde dont est privilégiée la part invisible et qu'imprègne le sentiment du fantastique. L'analyse des films met au jour une esthétique du débordement que révèlent la dialectique du trompe-l'oeil, entre masquage et désignation, l'expressionnisme en Technicolor et la virulence d'énoncés au pouvoir inattendu. La mise en scène de la puissance du désir, dont les personnages féminins sont la cible mais aussi et surtout la source, fait émerger fantômes et fantasmes. Dans sa circulation entre l'écran et nous, le désir est la substance de la photogénie powellienne. Celle-ci n'est nullement une complaisance faite au regard, mais ouvre sur sa jouissance, vertigineuse.
Paru le : 05/01/2010
Thématique : Cinéma animation
Auteur(s) : Auteur : Natacha Thiéry
Éditeur(s) :
Presses universitaires de Rennes
Collection(s) : Le Spectaculaire
Contributeur(s) : Préfacier :
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-7535-0964-1
EAN13 : 9782753509641
Reliure : Broché
Pages : 324
Hauteur: 21.0 cm / Largeur 17.0 cm
Épaisseur: 2.2 cm
Poids: 610 g