Sans chercher à réécrire l'histoire de l'évolution des échelles musicales, l'auteur expose les fondements pratiques et théoriques des principales solutions européennes d'une part, chinoises d'autre part, ainsi que de quelques autres, pratiquement inutilisées, mais qui illustrent la recherche permanente de compromis. Il aborde également les harmoniques, les dissonances, la gamme diatonique, etc. ©Electre 2024

Personne ne peut contester que la Gamme Chromatique Egalement Tempérée soit devenue l'alphabet de base avec lequel s'écrivent toutes les musiques d'aujourd'hui, aussi bien savantes que populaires, d'Orient comme d'Occident. Et il aura fallu près de trois millénaires pour parvenir à ce consensus planétaire, dont les instruments à clavier constituent la plus évidente manifestation.

Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? Au-delà de l'argument classique du besoin de modulation de la musique tonale, il y a une propriété sous-jacente remarquable : ce découpage égal du spectre sonore s'avère en effet le plus satisfaisant en termes de proximité avec les harmoniques. Paradoxe ? Oui sans doute, mais cependant réalité que cet ouvrage a précisément pour objet de justifier.

Partant du rôle unique que jouent les harmoniques dans l'élaboration du son et la perception qu'on en a, l'auteur développe une méthode visant à mesurer objectivement leur degré de proximité avec les principales échelles musicales européennes (de Pythagore à Serge Cordier) et chinoises (de Se Ma Ts'ien à Zhu Zai yu), - pour s'en tenir à deux cultures très différentes. D'où il résulte un classement dont le tempérament égal occupe sans ambiguïté la première place.

Ces échelles permettent aussi de dresser un panorama complet de l'évolution vers le tempérament égal - à la fois aboutissement historique et optimisation par rapport aux harmoniques -, qui s'impose dorénavant aux musiciens de toutes origines. Et la logique de la proximité harmonique fournit sans aucun doute l'une des clés de cette adhésion universelle.