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Guillaume Guéraud 1

Publié le 01/01/2014
Sans la télé, aux éditions du RouergueAu 91, rue Porte-Dijeaux
Gros coup de cœur de Véronique Durand, librairie au rayon Ados :


Sur l'écran noir de son enfance, Guillaume Guéraud nous fait son cinéma…Et nous, on adore ça !!!!

On aimerait tout vous dire de ce court mais grand roman chargé d'une émotion tendue, palpable. Avec une écriture enlevée parcourue comme toujours chez lui par des éclats poétiques et une sourde révolte, Guillaume Guéraud revient sur son enfance entre pudeur, rage et humour.

Années 80, banlieue bordelaise, le petit Guillaume vit avec sa maman cinéphile et son tonton communiste, tous deux farouchement opposés à la présence de la télé dans l'appartement. « La télé c'est un poison qui rend con » dit l'un, « la télé, ça rend les yeux carrés » dit l'autre. Peut-être, sauf que le petit Guillaume ne comprend rien aux discussions de la cour de récré, peuplée de Goldorak et autres Laura Ingalls : « des histoires de dingues » qui mettent le petit Guillaume sur la touche.
Sa vie bascule le jour où, « parce que ça l'arrange », sa mère prend l'habitude de l'amener au cinéma avec elle voir des films de « grands ». Et même si parfois il s'y ennuie, « c'est un ennui chargé de soubresauts, déchiré par des éclairs, garni de vifs hameçons incandescents auxquels [il] s'agrippe sans rien lâcher ». Une passion est née, celle qui nourrira le petit Guillaume pour la vie, celle qui fera de son imaginaire ce qu'on en connaît dans son œuvre aujourd'hui.

Sans la télé est une véritable déclaration d'amour au cinéma, véritable école de la vie. Sur les fauteuils en velours rouge défoncés du Ciné-récrés, Guillaume va se frotter à la violence du monde - Mon oncle d'Amérique vu à 8 ans le marquera à jamais -, à la misère et à l'injustice – Le voleur de bicyclette lui arrachera des milliers de larmes - mais aussi à la sensualité – la troublante Jennifer Jones dans Duel au soleil habitera ses fantasmes de jeune adolescent pendant longtemps.

Sans la télé est à mettre entre toutes les mains, celles des ados et celles des plus grands : la lecture de ce texte intime gorgé de vie est revigorante, bouleversante. Comme le petit Guillaume dans les salles obscures, on y rit, on y pleure et on y réfléchit aux noirceurs du monde…En un mot : Bravo !

Bibliographie