Dans cet entretien, Alexandre Lacroix présente son roman d'apprentissage, "Devenir écrivain", qui relate son parcours personnel, de ses premiers brouillons d'adolescent à la publication de son premier livre à l'âge de 22 ans. L'auteur, qui a nourri très tôt un désir immense d'écrire, a souhaité partager son expérience, y compris les difficultés et le sentiment de solitude, pour en faire un guide pour les aspirants auteurs.
Il explique que pour lui, l'écriture a été une manière de s'échapper d'une vie qu'il ressentait comme une "prison". En retraçant son cheminement, il démontre que cette évasion est possible. Il distingue l'écriture intime (journal, correspondance), qui n'est pas destinée à la publication, de l'écriture réflexive et consciente, qui s'adresse à un lecteur inconnu. C'est en écrivant pour un public anonyme que l'on est contraint de se poser des questions essentielles sur le rythme, la forme et l'intérêt du texte.
L'auteur insiste sur le fait que l'on ne devient pas écrivain seul, mais par la rencontre avec d'autres. Il met en lumière le rôle crucial de mentors, comme Pierre Lepère, son aîné et poète, qui lui a permis de trouver son sujet, et son éditeur de l'époque, Jean-François Carvé, qui lui a appris l'importance de couper et de retravailler ses textes. L'écriture est, selon lui, un art qui demande une part d'artisanat et une transmission.
Enfin, il aborde le lien indissociable entre l'écriture et la vie. Il soutient que la vie nourrit le roman, lui donne de la substance, tandis que l'écriture intensifie la vie en nous apprenant à mettre des mots sur nos émotions et nos perceptions. Il compare son écriture créative (romans, essais) à son travail journalistique, qu'il voit comme une pratique plus technique et moins angoissante, mais qui ne permet pas d'inventer de nouvelles formes comme l'exige l'écriture d'un livre. Pour lui, ces deux pratiques ne sont pas contradictoires mais complémentaires.
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