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L'enfance, les ténèbres, la gentillesse : la confession intime d'une fille face à l'héritage maternel.
Publié le 23/10/2025
Amélie Nothomb vous présente son ouvrage "Tant Mieux" aux éditions Albin Michel. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Dans "Tant Mieux", Amélie Nothomb explore pour la première fois la lignée maternelle, longtemps tenue secrète et jugée "insortable" en Belgique en comparaison de la branche aristocratique et diplomatique paternelle. L'ouvrage, né après la mort de sa mère et conçu comme un acte de justice pour lui offrir son propre livre, est une plongée dans une histoire familiale complexe, tissée de souffrances féminines et de haine transgénérationnelle.
L'auteure explique l'usage d'un pseudonyme pour sa mère et d'autres personnages, non pour se protéger, mais pour préserver le secret de cette famille maternelle peu recommandable (ancêtres politiquement douteux, grand-mère cruelle). Elle révèle que ce côté de sa famille est marqué par une "haine féminine" qui se transmet de mère en fille, une malédiction que sa propre mère a brisée en aimant ses enfants.
L'écrivaine souligne la "bonté" et la "simplicité" miraculeuse de sa mère, exempte de culpabilité et capable d'aimer des parents "malades" malgré leurs sévices (sa propre mère, la grand-mère de l'auteure, n'a jamais cessé de la rabaisser). Cette bienveillance maternelle est présentée comme le contrepoint des difficultés de l'auteure elle-même, qui a dû faire un effort pour atteindre la "gentillesse" car elle n'y est pas encline par nature, contrairement à sa mère qui était "bonne".
L'entretien aborde également la dimension psychologique et autobiographique de l'œuvre. Amélie Nothomb confie avoir écrit le livre sans faire le lien entre les tortures alimentaires subies par sa mère enfant (forcée de manger son vomi) et ses propres troubles anorexiques ultérieurs. Ce sont les lecteurs qui lui ont révélé cette continuité d'une histoire "qui vous possède".
Enfin, l'auteure revient sur son rapport aux "ténèbres" qui l'habitent depuis l'enfance. Elle explique que sa mère, par sa simple injonction "Tu n'as pas le droit" (de céder aux ténèbres), l'a sauvée et lui a appris à vivre avec cette noirceur, sans chercher à l'annuler. Ce livre est un "Je t'aime" à cette mère qui l'a aimée "avec son corps" et dont elle a hérité, avec son père, un sens de l'humour salvateur. L'auteure conclut que la limite de sa propre liberté réside dans l'Amour qu'elle porte aux siens.