Andrew O'Hagan - Caledonian road

Au cœur du roman se trouve Campbell Flynn, un historien de l'art écossais d'une cinquantaine d'années. En apparence, il a tout pour être heureux : une carrière réussie, une belle maison, une famille aimante. Pourtant, une crise personnelle le ronge. Andrew O'Hagan le dépeint comme un personnage complexe et contradictoire, à la fois séduisant et méprisable, dont les failles morales reflètent une époque troublée.

L'écriture de "Caledonian Road" s'est étendue sur une décennie, permettant à l'auteur d'y intégrer des événements majeurs tels que le Brexit, la pandémie de Covid-19, la crise migratoire et l'austérité économique. Ces crises publiques viennent éclairer et amplifier la crise intime du protagoniste, créant un dialogue constant entre l'individu et la société.

Andrew O'Hagan revendique l'influence des grands romanciers du XIXe siècle comme Charles Dickens, Émile Zola ou Honoré de Balzac. Il admire leur capacité à mêler humour et engagement politique, à observer les mécanismes sociaux tout en explorant la psychologie de leurs personnages. C'est cet équilibre qu'il a cherché à recréer, en faisant de son roman une œuvre à la fois divertissante et profondément ancrée dans les réalités de son temps.

Le titre du livre, "Caledonian Road", fait référence à une artère londonienne emblématique. Cette rue multiethnique et socialement mixte sert de métaphore au récit : un lieu de frictions et de rencontres, où coexistent la richesse et la pauvreté, la tradition et la modernité. Elle est le véritable tissu conjonctif du roman, reliant les destins des multiples personnages qui la parcourent.