Augustin Trapenard - "Nos années Boomerang" et "Droit dans les yeux"

Augustin Trapenard revient sur son parcours, de huit ans à la tête de Boomerang sur France Inter à l'animation de La Grande Librairie. Il insiste sur le fait que l'intégralité des droits de ses deux livres est reversée à Bibliothèque Sans Frontières, preuve de sa conviction : "la culture change le monde".

Il développe sa méthode d'intervieweur d'artistes, qu'il différencie radicalement du journalisme politique. Il s'agit de créer une "intimité" pour que la parole, souvent "libre" mais "fragile", puisse être dépliée et prendre sens, en y ajoutant l'émotion. Il défend ainsi la nécessité d'une expertise dans un journalisme culturel souvent sous-valorisé.

Concernant la radio, il explique avoir refusé le filmage de Boomerang pour préserver l'"imagination" et l'"intimité" du média. Il valorise les "failles dans la voix" et l'installation du "silence" dans l'échange.

Passé à la télévision, il fait de La Grande Librairie un acte militant, soulignant qu'elle est "la seule émission au monde" dédiée à la littérature en prime time. Il détaille la création de "Droit dans les yeux", séquence permettant aux écrivains d'adresser un message au public sur le monde, un moyen de viraliser la littérature et de prouver que l'auteur a une parole "précieuse".

En conclusion, il définit la lecture comme un "acte militant" face à la prolifération des écrans. Il cherche à transmettre la "jouissance de la littérature" et insiste sur la responsabilité du journaliste, celle de fédérer et de maintenir l'exigence par le doute permanent.