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Catherine Girard - In violentia veritas

"La fille de l'assassin" : l'histoire d'une vérité familiale inavouable, que l'autrice a dû écrire pour enfin la comprendre.
Publié le 07/10/2025
À l'occasion de l'édition 2025 du festival "Le Livre sur la Place" à Nancy, Catherine Girard vous présente son ouvrage "In violentia veritas" aux éditions Grasset. Rentrée littéraire automne 2025.
Dans cet entretien, l'autrice Catherine Girard dévoile l'histoire à l'origine de son livre "In violentia veritas". Son père, le célèbre écrivain Georges Arnaud, a été accusé de triple meurtre en 1941, avant d'être acquitté. À l'âge de 14 ans, l'autrice apprend que ses professeurs la surnomment "la fille de l'assassin". Elle interroge directement son père qui, à sa grande surprise, lui confirme avoir tué son grand-père, sa grand-tante et une domestique. Incapable de comprendre la gravité des faits, elle intériorise cette terrible vérité, la modifiant même en remplaçant la domestique par sa grand-mère pour la rendre plus tolérable.

C'est une vérité qu'elle transmet à ses enfants, qui finiront par la confronter, l'obligeant à faire face à la réalité du drame. Cette confrontation agit comme un déclencheur et pousse Catherine Girard à mener une enquête dans les archives familiales et judiciaires pour découvrir la vérité factuelle. Ce qu'elle y découvre la glace d'horreur et la pousse à abandonner son projet d'écriture pendant deux ans. Pour elle, l'écriture est le seul moyen de concilier son amour immense pour son père, qu'elle idéalisait, et l'horreur des faits qu'elle découvre. Après deux ans de renoncement, elle reprend son projet avec la volonté de confronter cette réalité. Écrire le livre devient un combat intérieur, où elle exprime une colère terrible envers son père qui ne peut plus être son interlocuteur.

L'autrice explique qu'elle a enfin compris l'histoire en la reconstruisant par l'écriture, comme on reconstitue un crime pour en saisir la dynamique. Elle avance une théorie audacieuse : son père aurait conjuré sa violence par un acte extrême pour ensuite ne plus l'exprimer que dans ses livres et ses combats politiques. Elle-même, n'a jamais vu son père lever la voix ou frapper ses enfants. C'est la découverte de son mensonge à ses propres enfants qui l'a poussée à démarrer cette quête de vérité, pour finalement réaliser qu'elle devait de toute façon écrire pour comprendre cette histoire et son père.
Bibliographie