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Cédric Michon - Anne Boleyn : celle qui bouleversa le royaume

Anne Boleyn : l'émergence d'une reine par le talent et la rupture.
Publié le 03/12/2025
A l'occasion de l'édition 2025 des Rendez-vous de l'Histoire de Blois, Cédric Michon vous présente son ouvrage "Anne Boleyn : celle qui bouleversa le royaume" aux éditions Calype.
Cédric Michon explore la trajectoire exceptionnelle d'Anne Boleyn, une figure qui, avant sa fille Élisabeth Ière, devint l'une des femmes les plus puissantes d'Angleterre malgré des origines relativement modestes pour la Cour. Appartenant à une famille qui a lentement gravi les échelons de la petite noblesse par des mariages avantageux, elle bénéficie d'une éducation soignée et exigeante de la part de son père, un diplomate ambitieux.

Grâce à son père, Anne est placée jeune à deux des cours les plus brillantes de l'Europe continentale : celle de Marguerite d'Autriche dans les Flandres, puis la Cour de France (à partir de 1413/1414) pendant sept ans. La Cour de France est alors le modèle de référence pour l'Angleterre, notamment en matière de culture, d'élégance, de musique et de poésie. Ce séjour confère à Anne un prestige et un raffinement exceptionnels. Elle se distingue également par le fait que la Cour de France est un lieu où évoluent des femmes puissantes.

De retour à la cour d'Angleterre vers 1520, la rencontre avec Henry VIII n'est pas un "coup de foudre" immédiat, d'autant que le roi est alors l'amant de sa sœur aînée, Marie Boleyn. Cependant, Anne fait son chemin grâce à son charme, son intelligence et son brio dans la conversation, des qualités que le roi, à l'époque encore brillant, recherche et qui contrastent avec l'idéal féminin de l'époque (blonde, teint de porcelaine).

L'histoire d'amour devient politique en raison du problème majeur du roi : l'absence d'héritier mâle survivant (l'auteur suggère d'ailleurs l'infertilité masculine d'Henry VIII comme facteur déterminant). Le roi cherche l'annulation de son mariage avec Catherine d'Aragon. L'amour d'Henry pour Anne est secondaire, mais il représente une solution idéale pour légitimer un remariage.

La rupture avec la papauté (le Pape refusant l'annulation en raison de la puissance de Charles Quint, neveu de Catherine d'Aragon) est une décision d'Henry VIII, mais Anne Boleyn y joue un rôle déterminant dans la couleur théologique donnée à la nouvelle église d'Angleterre. Contrairement à Henry VIII, foncièrement conservateur (visant un catholicisme sans Pape), Anne est novatrice. Sensible au courant évangélique (une réforme de l'Église sans rupture avec la Papauté), elle parvient à placer des hommes clés et des théologiens réformateurs aux postes importants de l'appareil ecclésiastique. Cette influence est déterminante pour la mise en place de l'Église anglicane quelques décennies plus tard sous le règne de sa fille, Élisabeth Ière.
Bibliographie