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Chloé Delaume - Ils appellent ça l'amour

Un roman percutant qui explore les facettes du post-MeToo.
Publié le 25/08/2025
Chloé Delaume vous présente son ouvrage "Ils appellent ça l'amour". Parution le 22 août 2025 aux éditions Seuil. Rentrée littéraire automne 2025.
Dans cet ouvrage Chloé Delaume renoue avec les personnages emblématiques de ses précédents romans, "Le cœur synthétique" et "Pauvre folle". On retrouve Adélaïde, Clotilde, Judith, Hermeline et Bérangère, chacune incarnant une vision distincte du post-MeToo. Ces femmes se retrouvent dans une petite ville de province aux vieilles pierres, où Clotilde a vécu, vingt ans auparavant, une relation "mortifère" qu'elle n'a jamais osé partager avec ses amies. Malgré le soutien de leur cercle sororal, ce secret ronge Clotilde, qui en a symboliquement "perdu la face".

Le roman, qui débute comme une comédie légère, suit les petites aventures du groupe pendant leur week-end. En parallèle, des réminiscences de son passé assaillent Clotilde, la plongeant dans une honte absolue. Progressivement, des épisodes de sa relation avec "Monsieur" (le nom donné à l'homme dans le livre) sont révélés. On découvre comment il l'a insidieusement vidée de sa substance, l'objectivant jusqu'à un point que seule la fin du livre dévoile. Le ton bascule alors dans la gravité, abordant la question cruciale du consentement forcé au sein du couple.

Le roman explore également la réception diverse de ces enjeux par les femmes elles-mêmes. Une des amies de Clotilde éprouve de la honte à penser que "Clotilde s'est jetée dans la gueule du loup", même si elle ne l'assume pas. Bérangère, plus libérée, questionne si la redéfinition des scripts sentimentaux et sexuels à l'ère post-MeToo ne conduit pas parfois à sur-interpréter la victimisation. Hermeline, la plus jeune, est, elle, pleinement consciente des problèmes patriarcaux. Adélaïde, plus "tout le monde", évoque ces moments où l'on "regarde le plafond" pour avoir la paix.

Chloé Delaume utilise un style fluide, mélange de la légèreté du Cœur synthétique et de la poésie de Pauvre folle, cherchant un équilibre. L'humour est un outil essentiel dans sa narration. L'auteure le considère comme une arme, une manière d'aborder l'existence avec la philosophie de Karl Kraus : "La situation est désespérée, mais elle n'est pas grave." Cet humour permet de dédramatiser sans minimiser, de rendre supportables les aspects les plus douloureux du récit, offrant ainsi une voie d'accès unique à des sujets complexes et intimes.

Bibliographie

Pour en savoir plus

Chloé Delaume

vous présente son ouvrage "Le coeur synthétique"
aux éditions du Seuil

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