Chargement...
Chargement...

Christian-Georges Schwentzel - Les Nabatéens : IVe siècle av. J.-C.- IIe siècle

Pétra et les Nabatéens : l'histoire méconnue d'une civilisation
Publié le 01/12/2025
Christian-Georges Schwentzel vous présente son ouvrage "Les Nabatéens : IVe siècle av. J.-C.-IIe siècle : de Pétra à Al-Ula, les bâtisseurs du désert" aux éditions Tallandier. Entretien avec Thibaud Lanfranchi.
Christian-Georges Schwentzel présente sa synthèse, comblant le manque d'un récit continu sur les Nabatéens. Leur histoire débute au IVᵉ siècle av. J.-C. (312 av. J.-C.) avec l'échec des Diadoques (successeurs d'Alexandre) à s'emparer de leurs richesses. La capitale, Pétra (la roche), devient une forteresse naturelle affirmant leur indépendance.

Le royaume est une « royauté ethnique » (un ethnos) dotée d'une puissance militaire (cavaliers arabes). Il manœuvre habilement entre l'Égypte Lagide et l'Empire Séleucide, avec lequel les tensions sont plus marquées. L'historien utilise des sources rares : textes grecs, inscriptions nabatéennes et surtout une numismatique très riche.

Le royaume connaît deux apogées. D'abord politique et territorial sous Arétas (90-70 av. J.-C.). Puis culturel et architectural sous Arétas, en tant que roi client de Rome. C'est à cette époque qu'est construite la célèbre Khazné (Al-Hazné) à Pétra, possiblement le tombeau de la reine Houldou, comme le suggère la présence de la couronne isiaque sur la façade.

L'art nabatéen est composite, empruntant à l'Assyrie, à l'Égypte et à la Grèce pour créer un style original. La richesse du peuple provient du commerce des aromates (myrrhe, encens) acheminés par caravanes depuis l'Arabie Heureuse jusqu'à Gaza, puis exportés. Ce réseau commercial s'étend de l'Inde à l'Italie.

La religion est sémitique, centrée sur Dushara et Al-’Uzza, souvent honorés par des Bétyles (pierres dressées). La royauté nabatéenne s'éteint en 106 apr. J.-C., l'empereur Trajan faisant de la Nabatène une province romaine. La culture décline, mais la graphie nabatéenne assure la transition cruciale entre l'araméen et l'arabe.
Bibliographie