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Constance Rivière - L'incendière

Un roman-enquête sur la parole des femmes et le silence de la société.
Publié le 20/10/2025
À l'occasion de l'édition 2025 du festival "Le Livre sur la Place" à Nancy, Constance Rivière vous présente son ouvrage "L'incendière" aux éditions Stock, paru le 20 août 2025. Rentrée littéraire automne 2025.
Constance Rivière met ici en scène Alexandra, une femme qui revient dans sa ville natale pour travailler dans une usine chimique. Fille du maire, elle est rapidement confrontée à des problèmes de sécurité et à d'autres dysfonctionnements qu'elle tente de dénoncer. Cependant, sa parole est ignorée et, peu à peu, une chape de silence se referme sur elle. Le livre se divise en deux parties : la première, qui mène à l'incendie de l'usine et à la disparition d'Alexandra, et la seconde, une enquête pour déterminer l'identité de "l'incendiaire", le coupable de l'incendie et de la disparition. Le roman est une réflexion sur la parole des femmes, sur la difficulté qu'elles ont à être écoutées et sur le courage de celles qui s'élèvent.

L'autrice rend hommage à des figures mythologiques comme Cassandre ou Antigone, tout en les comparant à des lanceuses d'alerte contemporaines comme Irène Frachon ou Maureen Kearney. Pour Constance Rivière, ces héroïnes, qu'elles soient mythologiques ou du quotidien, sont souvent des femmes puissantes, non des victimes fragiles. Le livre explore le silence et les raisons pour lesquelles la société préfère ignorer les alertes plutôt que de les entendre. Elle fait un lien avec la théorie du "bouc émissaire" de René Girard, selon laquelle la société choisit de sacrifier un individu pour maintenir l'ordre collectif.

La mythologie de Cassandre est au cœur du roman. L'autrice rappelle sa malédiction : Cassandre dit la vérité, mais personne ne la croit. Cette malédiction, qui trouve son origine dans un crachat du dieu Apollon, symbolise la violence faite aux femmes et la fragilité de leur parole. Le roman fait écho au précédent ouvrage de Constance Rivière, "Une fille sans histoire", qui s'intéressait à une imposture. L'écrivaine souligne que les deux romans se font face : le premier sur une femme dont on a tout cru alors qu'elle mentait et le second sur une femme dont on n'a rien cru alors qu'elle disait la vérité.
Bibliographie