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Le voyage à vélo dans une Europe post-carbone : une utopie anarchiste face à la "torpeur".
Publié le 21/10/2025
À l'occasion de l'édition 2025 du Festival Hypermondes, Elio Possoz vous présente son ouvrage "Les mains vides" aux éditions La Volte.
Elio Possoz plonge ici le lecteur dans une Europe des années 2070 marquée par la "torpeur", une période estivale de canicule extrême due au réchauffement climatique. Cette réalité, inspirée par un scénario du GIEC "vaguement optimiste", contraint les humains à ralentir drastiquement leurs activités et à limiter les déplacements
Le récit débute juste avant l'arrivée de cette saison de forte chaleur. Le protagoniste, fraîchement largué, refuse de passer les trois mois de confinement estival avec son ex. Il décide de quitter sa "Communauté" — des cellules anarchistes confédérées formant un vaste réseau appelé la Communa — pour parcourir la France à vélo à la recherche d'un nouveau lieu où s'installer.
L'usage du vélo n'est pas anodin : il est présenté comme le moyen de transport idéal dans cet univers de pénurie énergétique post-pétrole. L'auteur, partant du principe que la fin du 21e siècle sonnera le glas du pétrole, inscrit son récit dans une logique de low-tech et de décroissance. Le vélo incarne l'efficacité, la réparabilité et la durabilité, s'opposant aux infrastructures des véhicules lourds.
Ce roman est avant tout une utopie, une orientation éditoriale forte de La Volte qui cherche à se démarquer du flot des dystopies. Elio Possoz partage la conviction qu'en ne pensant qu'en termes de dystopie, la société s'empêche d'imaginer concrètement de meilleures manières de vivre ensemble. L'utopie, par la "présénarisation des comportements" (terme emprunté à Alain Damasio), ouvre les imaginaires et permet de désirer des projets politiques alternatifs.
Le livre s'inscrit dans le genre de la science-fiction politique et sociale plutôt que des sciences dures. Pour Elio Possoz, l'enjeu n'est pas la technologie, mais les relations humaines et les systèmes politiques. Il s'inspire de la "fiction du panier du reçu" d'Ursula K. Le Guin, rejetant le mythe du héros, de la confrontation et du conflit. Les mains vides se concentre ainsi sur la rencontre de l'autre et la façon dont l'altérité modifie l'individu.
Ursula K. Le Guin, notamment avec Les Dépossédés (modèle d'utopie anarchiste pleine de subtilité), représente un modèle littéraire pour l'auteur. Il oppose sa douceur et sa tendresse aux figures classiques de la science-fiction américaine, très masculine, basée sur la conquête et les grandes batailles.
Enfin, Elio Possoz a cherché à travailler la langue, partant du principe qu'un temps nouveau doit signifier une nouvelle langue. L'évolution du langage dans cette société future est un outil essentiel pour le romancier, permettant de s'amuser et d'offrir une crédibilité accrue à son univers.