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Elodie Issartel - Empire

L'expérience littéraire à l'ère du jeu vidéo : entre réalité et dystopie.
Publié le 01/10/2025
Elodie Issartel vous présente son ouvrage "Empire" aux éditions Vanloo. Rentrée littéraire automne 2025.
Dans son roman "Empire", Élodie Issartel met en scène Vanda, une quadragénaire parisienne dont le métier consiste à tester des histoires. Le récit bascule lorsque, dans le cadre de son travail, Vanda découvre un jeu immersif intitulé "Empire". La frontière entre sa vie réelle et l'univers virtuel se brouille alors de manière troublante. L'autrice explique qu'elle a souhaité explorer la solitude et la vie urbaine contemporaine à travers ce personnage d'une quarantaine d'années, une thématique différente de ses précédents ouvrages axés sur l'adolescence.

Élodie Issartel confie ne pas être une "gameuse" elle-même, mais a puisé son inspiration en observant son propre fils jouer. Elle a été fascinée par la similarité entre les mécanismes du jeu vidéo (la construction narrative, les quêtes secondaires, les boucles de jeu) et le processus d'écriture romanesque. L'idée de faire du personnage de roman un personnage de jeu est devenue un fil rouge pour l'autrice, lui permettant de questionner le dispositif même de la fiction. En faisant douter Vanda, et par extension le lecteur, de la frontière entre le réel et l'imaginaire, Élodie Issartel explore le concept de la "dystopie légère".

Le jeu, et par extension le roman, devient un miroir d'une réalité "dévastée par le capitalisme" et d'un "imaginaire grignoté par les algorithmes". L'univers d'"Empire" se déroule dans un futur très proche, un "demain ou après-demain" où les mécanismes virtuels ont envahi le monde réel. L'autrice souligne les liens étroits entre les deux univers : la narration, les digressions (les "lore" des jeux), le concept de "sessions" sans cesse recommencées qui fait écho au travail de l'écrivain qui "remet son ouvrage sur le métier", ou encore le "passage de niveau" qui se rapproche de la progression narrative. L'immersion du lecteur dans un livre est comparée à celle du joueur dans une partie. Élodie Issartel conclut en citant une phrase de Maupassant, "le vrai parfois ne peut être vraisemblable", qu'elle a choisi d'inverser pour guider son récit : "l'invraisemblable peut quelquefois être vrai".


Bibliographie