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Fabrice Pliskin - Le fou de Bourdieu

Quand un bijoutier d'Auvergne, condamné pour meurtre, s'empare de la pensée de Pierre Bourdieu pour se dédouaner... Un roman à l'ironie cinglante, pour le meilleur et pour le pire.
Publié le 14/10/2025
Fabrice Pliskin vous présente son ouvrage "Le fou de Bourdieu" aux éditions Le Cherche Midi. Rentrée littéraire automne 2025.
Dans son dernier roman, "Le fou de Bourdieu", Fabrice Pliskin nous plonge dans le parcours tragicomique d'Antonin Suburre, un bijoutier d'Auvergne. Après avoir tué un braqueur, il est condamné à huit ans de prison. C'est derrière les barreaux qu'il découvre la pensée de Pierre Bourdieu, et notamment la relation entre dominants et dominés. Torturé par la culpabilité, Suburre se persuade qu'il était un dominant sans le savoir (bijoutier, blanc, commerçant) et que son acte n'était pas un choix, mais une conséquence des mécanismes sociaux.

Devenu un disciple autodidacte et zélé de Bourdieu, le bijoutier interprète les théories sociologiques de manière opportuniste et intéressée. Il cherche à fuir sa responsabilité en s'imaginant déterminé par son milieu. Pour Fabrice Pliskin, le véritable sujet du livre n'est pas de juger Bourdieu, mais d'explorer "l'usage social" de ses théories. Le roman s'inspire directement des questions que l'auteur s'est posées après les attentats du Bataclan : comment les mécanismes sociaux peuvent-ils mener à de telles tragédies ?

À sa sortie de prison, Suburre s'installe à Paris et rencontre son voisin, le journaliste Mandrillon. Il croise aussi un jeune homme prénommé Chamseddine, comme le braqueur qu'il a tué, et décide de prendre ce "dominé" sous son aile, cherchant à lui transmettre ses connaissances bourdieusiennes. Le roman se mue alors en un "roman d'éducation" et d'action, une sorte de "Fight Club sociologique", où Suburre tente de transformer une théorie en une véritable doctrine d'action, parfois jusqu'au ridicule.

Loin d'une simple satire, Fabrice Pliskin propose une comédie noire qui cherche la tension entre l'ironie et la compassion. Inspiré par Tchekhov, il alterne entre le rire et l'émotion pour son personnage, pour mieux perdre le lecteur et le pousser à s'interroger sur ses propres certitudes. Le roman n'est pas un traité de sociologie, mais une exploration de l'absurdité humaine, où le besoin d'innocence peut pousser un homme à réécrire sa propre histoire.
Bibliographie