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Francesco Verso - Les itinérants

Solarpunk et décolonisation de l'avenir : repenser les piliers de notre civilisation.
Publié le 03/11/2025
À l'occasion de l'édition 2025 du Festival Hypermondes, Francesco Verso vous présente son ouvrage "Les itinérants" aux éditions Mnémos.
L'œuvre explore la transformation anthropologique d'un nouveau type d'humains qui remet en question les trois piliers de notre civilisation : l'alimentation, le travail et la sédentarité.

L'Alimentation et le Métabolisme : L'hypothèse centrale est de passer d'une consommation quotidienne à une fréquence mensuelle. Grâce à la nanotechnologie, le métabolisme des "itinérants" est optimisé, réduisant le besoin calorique et protéique. Manger n'est plus un héritage biologique de la survie, mais une prise contrôlée de la quantité exacte de nutriments nécessaire.

Le Travail et l'Économie : Ces nouveaux individus quittent les emplois précaires et aliénants (travail sur plateforme, contrats courts) pour développer une économie pair-à-pair. Ils utilisent l'impression 3D pour échanger directement les formules de fabrication de biens (chaussures, habitats, etc.), contournant ainsi l'économie marchande pour se concentrer sur l'échange de compétences et l'entraide.

La Sédentarité et la Ville : En réaction à une vie urbaine sédentaire, polluée, et rendue inhospitalière (surtout dans les mégapoles), les itinérants adoptent une perspective nomade, valorisant les 10 000 ans d'histoire de l'humanité en tant que peuple en mouvement. Ils considèrent que la ville, en voulant être "intelligente" et efficace, ne veut plus d'humains lents et biologiques. En retour, ils quittent les centres urbains pour occuper des lieux normalement interdits aux piétons, dénonçant la perte de droits et de liberté des marcheurs face au règne de l'automobile et de ses taxes.

Francesco Verso positionne son roman comme le premier ouvrage de science-fiction européen s'inscrivant dans le genre du Solarpunk. Le Solarpunk est présenté comme une évolution optimiste, durable et coopérative qui cherche des stratégies pour sortir de la dystopie contemporaine. Contrairement au Cyberpunk, qui décrit un avenir sombre dominé par les mégacorporations, la data et le cynisme (une vision désormais en grande partie déployée dans notre réalité), le Solarpunk propose de raconter des histoires différentes, plus optimistes, afin de créer une réalité meilleure.
'auteur insiste sur l'idée que l'histoire que nous racontons crée la réalité dans laquelle nous vivons. L'auteur souligne l'importance d'une approche décoloniale du Solarpunk. Né au Brésil vers 2010, le mouvement est un cri des cultures marginalisées qui subissent les pires conséquences du capitalisme.

Il met en avant les solutions locales et les outils low-tech, par opposition aux high-tech occidentaux, permettant aux communautés de développer des innovations natives et de préserver leur sagesse locale face à la mondialisation standardisatrice. C'est un mouvement qui cherche à donner une voix aux identités et aux voix qui sont habituellement invisibles et négligées à l'échelle mondiale.
 
Bibliographie