Dans ce roman, la rupture amoureuse est abordée sous l'angle du choc idéologique. L'auteur met en scène la confrontation entre deux protagonistes : une jeune femme intellectuelle et engagée à gauche, et un homme aux vues plus traditionnelles. Cette opposition de cultures et de convictions, qui trouve ses racines dans leurs parcours et leurs origines sociales, est le véritable moteur de l'histoire.

L'auteur souligne que si la rupture est un thème classique, son roman se singularise en explorant la manière dont les idéologies contemporaines s'immiscent dans l'intimité des relations. Il dépeint avec humour les frictions du quotidien, à travers des anecdotes qui révèlent un fossé grandissant entre les deux personnages. Le narrateur, initialement séduit, se sent de plus en plus maladroit face à ce qu'il perçoit comme une "pédanterie" intellectuelle, tandis que ses tentatives pour l'impressionner échouent lamentablement.

Au-delà de l'aspect comique, l'ouvrage interroge la "généalogie de l'échec amoureux" en montrant comment les tempéraments politiques et les constructions individuelles sont façonnés par les milieux d'origine. L'héroïne est la fille de soixante-huitards, tandis que le narrateur vient d'un milieu plus réactionnaire. Ces divergences, malgré leur statut de "transfuges de classe", les éloignent inévitablement. Loin du mélodrame, l'histoire tourne à la farce, illustrant comment les différences culturelles peuvent transformer une histoire d'amour en un dialogue de sourds, soulignant avec ironie que l'amour ne suffit pas toujours à combler le fossé des idéologies.